Les policiers philippins disent avoir tué 15 personnes par balle, dont un maire, dimanche, dans l'assaut le plus sanglant de la campagne du président Rodrigo Duterte contre les narcotrafiquants.

Les agents devaient procéder à la fouille des résidences du maire de la ville d'Ozamiz, Reynaldo Parojinog Sr., soupçonné de posséder des armes à feu non enregistrées. Alors qu'ils allaient présenter leur mandat de perquisition, ils ont été la cible de tirs, affirme le chef de la police d'Ozamiz, Jovie Espenido .

Au moins cinq personnes, dont la fille et adjointe du maire, ont été arrêtées dans le cadre de ces trois descentes simultanées, à la résidence officielle et dans deux propriétés du politicien municipal.

La grenade d'un de ses gardes du corps a explosé à l'intérieur du bâtiment durant l'affrontement avec les policiers. M. Espenido affirme qu'on ignore si le maire et sa femme ont été tués par la détonation ou sous les balles des policiers.

Les raids ont permis de saisir des fusils d'assaut, de l'argent, des grenades et une substance que l'on soupçonne d'être de la méthamphétamine.

Le maire Parojinog, aussi accusé de corruption, niait tout lien avec le trafic de stupéfiants.

Il est le troisième maire à avoir perdu la vie dans le cadre de la vague de répression du président Duterte, qui a fait plus de 3000 morts dans des fusillades impliquant la police. Plusieurs autres milliers de suspects ont été fauchés dans des circonstances nébuleuses.

Les gouvernements occidentaux et les groupes de défense des droits de la personne se montrent très critiques envers cette flambée de violence, accusant le régime de procéder à des exécutions sommaires.

L'an dernier, des policiers ont abattu le maire de la ville d'Albuera dans sa cellule de prison, une semaine après qu'un autre maire et ses neuf gardes du corps eurent perdu la vie, sur une route du sud du pays, dans ce qu'on a plus tard dépeint comme un échange de tirs avec la police.

Jovie Espenido était alors à la tête du service de police d'Albuera.

Le président Duterte s'est engagé à défendre les policiers qui seraient accusés de violations des droits de la personne dans le cadre de cette vague de répression.

Les trois maires figuraient sur la liste de 160 fonctionnaires que le président a désignés, en août dernier, comme liés au trafic de drogues.

Rodrigo Duterte s'est engagé à ne pas s'arrêter avant que le dernier narcotrafiquant ait été éliminé.