Un diplomate nord-coréen de haut rang a estimé lundi à Pékin que la récente élection du nouveau président progressiste Moon Jae-In en Corée du Sud démontrait que la population sud-coréenne était «avide» de changement.

Ces commentaires de l'ambassadeur de Corée du Nord en Chine, Ji Jae-Ryong, constituent les premières déclarations d'un responsable officiel nord-coréen à la suite de l'élection présidentielle dans le sud de la péninsule, qui s'est déroulée la semaine dernière.

Le nouveau président Moon Jae-In est favorable à un dialogue avec Pyongyang afin de le convaincre d'abandonner son programme nucléaire. Il a remporté une nette victoire à ce scrutin, organisé pour remplacer l'ex-présidente Park Geun-Hye, au centre d'un scandale de corruption qui a provoqué sa chute.

«Le peuple sud-coréen est avide d'une nouvelle politique, d'une nouvelle société, d'une nouvelle vie. Cette élection est une expression de ce sentiment populaire», a déclaré l'ambassadeur nord-coréen pendant une conférence de presse à Pékin.

L'ex-présidente sud-coréenne Mme Park, qui était en faveur d'une ligne dure dans les relations avec la Corée du Nord, sera prochainement jugée pour corruption et abus de pouvoir. Sa confidente est accusée d'avoir profité de ses entrées pour extorquer des dizaines de millions d'euros aux grands conglomérats sud-coréens.

«Quiconque recherche ses intérêts égoïstes, s'aligne sur une puissance étrangère et s'éloigne de ses compatriotes ne peut éviter la sévère condamnation du peuple», a ajouté l'ambassadeur nord-coréen à Pékin.

Le président sud-coréen Moon Jae-In était membre du précédent gouvernement progressiste de la Corée du Sud, il y a près de 10 ans. Séoul prônait alors une politique de réconciliation et de dialogue avec le Nord, dite du «Rayon de soleil».

Contrairement à ses prédécesseurs, M. Moon préconise un rapprochement avec le Nord et s'est même déclaré la semaine dernière disposé à se rendre à Pyongyang «si les conditions sont réunies».

Mais, après un nouveau tir de missile nord-coréen dimanche, le président sud-coréen a dénoncé une «provocation irresponsable». Il a par ailleurs prévenu qu'un dialogue ne serait possible que «si Pyongyang change(ait) d'attitude».