La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye a fait part de ses « regrets » lundi dans le vaste scandale de corruption qui a provoqué sa destitution, au moment où la Cour constitutionnelle qui doit ou non valider son départ bouclait ses audiences.

Mme Park, élue en 2012 avec le plus grand nombre de voix jamais obtenu par un candidat présidentiel de l'ère démocratique, a été destituée en décembre par l'Assemblée nationale.

Au centre du scandale qui a précipité des millions de personnes dans les rues, la confidente de l'ombre de la présidente, accusée de s'être servie de son influence pour extorquer d'énormes sommes aux conglomérats sud-coréens et se mêler des affaires de l'État.

La Cour constitutionnelle, qui doit décider d'entériner ou non la destitution de la présidente soupçonnée de collusion avec son amie, tenait sa dernière audience lundi.

Une décision est attendue en mars. En cas de confirmation, une élection présidentielle anticipée devra être organisée sous 60 jours. Dans le cas contraire, Mme Park récupérerait ses pouvoirs exécutifs transmis au premier ministre.

Mme Park n'a assisté à aucune des audiences.

Ses avocats font valoir qu'elle n'était au courant d'aucune malversation, mettant en cause son amie Choi Soon-Sil. Celle-ci est accusée d'avoir soutiré environ 70 millions de « dons » à divers groupes industriels.

Dans un communiqué lu lundi par son avocat, Mme Park a redit que son unique faute était d'avoir fait confiance à Mme Choi et d'avoir recherché ses conseils. La confidente s'est occupée pendant des années de son quotidien, y compris du choix de sa garde-robe.

« Rétrospectivement, j'ai des regrets tardifs car j'aurais dû être plus prudente lorsque j'ai placé ma confiance en elle », a-t-elle dit, regrettant une « réalité misérable » qui a fait que ses actions sont devenues des objets de « suspicion et d'incompréhension ».

Mme Park a toutefois refusé à de multiples reprises de répondre aux questions des juges ou à celles des enquêteurs chargés de l'affaire.

Devant la Cour constitutionnelle, des centaines de ses partisans, des personnes âgées pour la plupart, manifestaient bruyamment leur soutien.

Certains brandissaient des bannières évoquant le spectre d'une « guerre civile » en cas de confirmation, d'autres menaçaient les juges personnellement. « Je les tuerai tous s'ils destituent notre pauvre présidente », a hurlé un manifestant.

Dans le camp d'en face, des dizaines de personnes réclamaient son départ définitif.

Mme Choi, actuellement jugée pour coercition et abus de pouvoir, est la fille d'un chef religieux mystérieux qui avait joué le rôle de mentor de Mme Park, avant et après l'assassinat de son père, le dictateur Park Chung-Hee.

Plusieurs hauts responsables ont été placés en détention provisoire dans cette affaire ou inculpés.

Des conglomérats comme Samsung ont également été touchés. L'héritier du mastodonte sud-coréen, Lee Jae-Yong, a été placé le 17 février en détention provisoire pour des soupçons de corruption.