Le gouvernement sud-coréen a confirmé mercredi que l'homme assassiné en Malaisie était bien un demi-frère du leader nord-coréen Kim Jong-Un, comme l'avaient annoncé plusieurs médias la veille.

«Notre gouvernement est certain que l'homme assassiné est Kim Jong-Nam», a déclaré le porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, Chung Joon-Hee, qui gère les affaires intercoréennes.

Peu auparavant, le président sud-coréen par intérim, Hwang Kyo-Ahn, avait estimé que ce crime commis lundi démontrait «la brutalité et la nature inhumaine du régime» de Pyongyang.

«S'il est confirmé, le meurtre de Kim Jong-Nam serait un exemple qui démontrerait la brutalité et la nature inhumaine du régime nord-coréen», a déclaré M. Hwang lors d'une réunion avec ses principaux conseillers à la sécurité, selon son porte-parole.

«Nous prenons cette affaire très au sérieux et nous gardons l'oeil sur le Nord», a déclaré le président par intérim lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité nationale (NSC).

Il a souligné que son gouvernement coopérait étroitement avec les autorités malaisiennes pour tenter de faire la lumière sur ce mystérieux assassinat.

Kim Jong-Nam a été empoisonné avec des aiguilles lundi à l'aéroport de Kuala Lumpur, par deux femmes non identifiées, a rapporté la télévision sud-coréenne Chosun, citant plusieurs sources gouvernementales, ajoutant que les deux femmes avaient ensuite hélé un taxi pour s'enfuir.

Le fils aîné du dirigeant nord-coréen défunt Kim Jong-Il, âgé de 45 ans, a succombé sur le chemin de l'hôpital.

Pressenti un temps comme héritier de la Corée du Nord, Kim Jong-Nam, partisan de réformes dans son pays et critique du mode de succession dynastique du pouvoir, vivait de facto en exil.

Il s'agit du plus haut dignitaire assassiné sous le règne de Kim Jong-Un depuis l'exécution en décembre 2013 de l'oncle du jeune leader nord-coréen, Jang Song-Thaek, qui fut un temps le numéro deux officieux du régime.

Soumis à une pression internationale croissante à propos des programmes nucléaire et balistique nord-coréen, Kim Jong-Un cherche à renforcer son pouvoir.

Lundi, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné à l'unanimité - y compris la Chine, principale alliée de Pyongyang - le tir de missile effectué dimanche par la Corée du Nord.

Les annonces de purges, d'exécutions et de disparitions, - certaines confirmées, d'autres non - sont fréquentes depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2011.

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Kim Jong-Nam