La Corée du Nord a annoncé lundi avoir testé avec «succès» un nouveau missile balistique, tir perçu comme un défi pour le nouveau président américain Donald Trump alors que Washington, Tokyo et Séoul ont réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un «a exprimé sa grande satisfaction à posséder un autre puissant moyen d'attaque nucléaire qui renforce la formidable puissance du pays», selon l'agence de presse officielle KCNA.

L'engin a été tiré dimanche d'une base aérienne dans l'ouest de la Corée du Nord. Il a parcouru environ 500 kilomètres vers l'Est avant de tomber en mer du Japon, selon le ministère sud-coréen de la Défense.

Sur des photographies publiées par KCNA, on voit le missile s'élancer dans le ciel. Kim Jong-Un assiste tout sourire à l'événement sous les encouragements de dizaines de soldats et de scientifiques.

Les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud ont répondu en demandant une réunion urgente du Conseil de sécurité des Nations-Unies, lequel devrait se réunir lundi.

Le numéro un nord-coréen a «personnellement guidé» les préparatifs du test, qui concernait, a dit l'agence, «un missile sol-sol de moyenne à longue portée Pukguksong-2», un «nouveau système d'armements stratégiques de style coréen».

Son moteur utilise du combustible solide, a ajouté KCNA. Ce type de combustible raccourcit considérablement le temps de ravitaillement par rapport aux missiles alimentés par du combustible liquide, a dit Yun Duk-Min, analyste à l'Institut des Affaires étrangères et de la sécurité de Séoul.

Ces missiles sont plus difficiles à détecter préalablement à leur lancement par les satellites de surveillance, a-t-il expliqué. «Cela laisse peu de temps de préavis, si bien qu'ils représentent une plus grande menace pour l'adversaire».

C'est la première fois que la Corée du Nord parle du Pukguksong-2. En août cependant, le Nord avait déclaré avoir mené un tir d'essai de Pukguksong-1 (qui signifie «étoile du nord») à partir d'un sous-marin.

Kim Jong-Un avait alors affirmé que ce missile, lancé en direction du Japon, mettait le Pacifique et le continent américain à portée du feu nucléaire nord-coréen.

«Provocation armée» 

La Corée du Nord a plusieurs fois revendiqué par le passé des avancées dans ses capacités militaires qui ont laissé les analystes sceptiques.

D'après Séoul, le tir de dimanche, premier test du genre depuis le mois d'octobre, était destiné à tester la réaction du nouveau président américain Donald Trump. Celui-ci a promis au Japon, allié régional clé de Washington, son soutien «à 100%».

Le tir «vise à attirer l'attention mondiale sur la Corée du Nord en se vantant de ses capacités nucléaires et dans le domaine des missiles», a jugé le ministère sud-coréen de la Défense.

«On estime aussi qu'il s'agissait d'une provocation armée destinée à tester la réaction de la nouvelle administration américaine dirigée par le président Trump».

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite aux États-Unis et dont le pays serait en première ligne d'une attaque nord-coréenne, a jugé ce tir «absolument intolérable».

Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord tout programme nucléaire ou balistique. Mais depuis le premier essai nucléaire nord-coréen de 2006, le régime a essuyé six volées de sanctions qui ne l'ont guère dissuadé d'abandonner des ambitions militaires qu'il assure défensives.

En 2016, le Nord a mené deux essais nucléaires et tiré une vingtaine de missiles balistiques dans sa quête des technologies qui mettraient le territoire des États-Unis à portée de ses missiles nucléaires.

Le président sud-coréen par intérim, Hwang Gyo-Ahn, a promis une «punition appropriée» en réponse au tir survenu peu après une visite à Séoul du secrétaire américain à la Défense James Mattis. Celui-ci avait promis une réponse «écrasante» à une éventuelle attaque nucléaire nord-coréenne.