Le ministère sud-coréen de la Défense a annoncé dimanche que la Corée du Nord avait tiré un missile balistique et considère qu'il s'agit d'une «provocation» destinée à tester le nouveau président américain Donald Trump.

Le missile a été tiré vers 7h55 heure locale dimanche de la base aérienne de Banghyon, située dans l'ouest de la Corée du Nord, et s'est envolé vers l'est, en direction de la mer du Japon, a indiqué le ministère sud-coréen dans un communiqué.

Le missile a parcouru environ 500 kilomètres puis est tombé dans la mer, a indiqué à l'AFP un porte-parole du ministère. «Le type exact de ce missile balistique doit encore être déterminé», a-t-il ajouté.

Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, l'armée sud-coréenne estime que le régime de Pyongyang pourrait avoir testé un missile de portée intermédiaire Musudan. En octobre 2016, il avait tiré à deux reprises des Musudan depuis la même base aérienne.

Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisent à Pyongyang d'utiliser la technologie des missiles balistiques.

Pour le ministère sud-coréen de la Défense, le tir de dimanche «vise à attirer l'attention mondiale vers la Corée du Nord en se vantant de ses capacités nucléaires et dans le domaine des missiles».

«Provocation armée»

«On estime aussi qu'il s'agissait d'une provocation armée destinée à tester la réaction de la nouvelle administration américaine dirigée par le président Trump», ajoute le communiqué du ministère sud-coréen.

C'est le premier tir de missile balistique effectué par le régime de Pyongyang depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis en novembre.

Au moment où le tir a eu lieu, M. Trump passait le week-end dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride avec le premier ministre japonais Shinzo Abe, qui effectue depuis vendredi une visite officielle aux États-Unis.

M. Trump n'a pas réagi dans l'immédiat. Interrogé sur le sujet lors d'une brève apparition avant un dîner avec M. Abe et leurs épouses respectives, le président américain a ignoré la question.

Le Japon exprime régulièrement sa préoccupation devant la poursuite des programmes de la Corée du Nord dans le domaine des armements nucléaires et des missiles.

«Nous avons connaissance de ces informations et suivons de près la situation», a déclaré à l'AFP un responsable de la Maison-Blanche, ajoutant que le président avait été mis au courant.

Un responsable américain de la Défense à Washington a réagi de manière similaire. «Nous sommes en train d'évaluer (la situation) et aurons bientôt plus d'informations», a-t-il dit.

Début février, le nouveau secrétaire américain à la Défense James Mattis a assuré la Corée du Sud et le Japon de l'engagement total de Washington pour leur sécurité, promettant une réponse «écrasante» à une éventuelle attaque nucléaire nord-coréenne.

Pyongyang a mené en 2016 deux tests nucléaires et tiré plusieurs missiles balistiques dans le cadre de sa politique visant à se doter d'un système nucléaire capable d'atteindre le sol des États-Unis.