Le groupe radical islamiste Abu Sayyaf a libéré un Norvégien qui avait été enlevé il y a un an dans le sud des Philippines en compagnie de deux Canadiens ayant plus tard été décapités et d'une Philippine ayant été relâchée, ont annoncé les autorités.

Les militants ont abandonné Kjartan Sekkingstad à Patikul, une ville de la province de Sulu, où il a été récupéré par le Front Moro islamique de libération (FMIL), une autre organisation rebelle qui a signé un traité de paix avec le gouvernement philippin et participé aux négociations ayant permis au Norvégien de retrouver sa liberté.

M. Sekkingstad devait passer la nuit chez le président du FMIL avant de prendre l'avion pour Davao dimanche afin de rencontrer le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a indiqué Jesus Dureza, qui conseille M. Duterte dans ses pourparlers avec les insurgés.

Il n'a pas été immédiatement possible d'établir si les autorités avaient payé une rançon pour obtenir la libération du captif. Le président philippin avait laissé entendre durant une conférence de presse le mois dernier que 50 millions de pesos (1,3 million $ CAN) avaient été versés à Abu Sayyaf. Samedi, l'armée a toutefois affirmé que des assauts incessants avaient forcé les extrémistes à relâcher leur otage.

Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Borge Brende, a confirmé que Kjartan Sekkingstad avait recouvré sa liberté et qu'il serait probablement remis aux autorités philippines dimanche.

M. Sekkingstad avait été enlevé le 21 septembre 2015 aux côtés des Canadiens John Ridsdel et Robert Hall et de la Philippine Marites Flor, la conjointe de M. Hall. M. Ridsdel a été décapité en avril et son compatriote en juin après que la date limite établie par Abu Sayyaf pour recevoir les rançons qu'il réclamait eut expiré. Mme Flor a quant à elle été relâchée en juin.

Le meurtre des deux Canadiens a été vivement dénoncé par le premier ministre Justin Trudeau, qui a exhorté les autres pays à ne pas payer pour la libération de leurs citoyens kidnappés par des militants afin de décourager ces derniers de recourir à cette pratique.