La police du Bangladesh a accusé samedi un ressortissant canadien d'être l'un des cerveaux derrière l'attaque d'un restaurant le 1er juillet à Dacca, dans laquelle 20 personnes, dont 18 étrangers, avaient été tuées.

Tamim Chowdhury, qui possède la double nationalité canadienne et bangladaise et dont le sort est inconnu, était arrivé au Bangladesh depuis le Canada il y a trois ans, et depuis lors, dirigeait et finançait une campagne de radicalisation de jeunes musulmans, ont déclaré à l'AFP des officiers informés de l'enquête en cours sur les récents attentats dans le pays.

Âgé d'une trentaine d'années, il est soupçonné par les services antiterroristes de diriger une faction du Jamayetul Mujahideen Bangladesh (JMB), un groupe islamiste local interdit et accusé du meurtre de dizaines d'étrangers ou de membres de minorités religieuses.

Le 1er juillet, au moins cinq hommes avaient pris d'assaut le restaurant Holey Artisan Bakery, situé dans le quartier huppé de Gulshan, massacrant vingt otages, en majorité des Italiens et des Japonais.

Quelques jours plus tard, des hommes en armes avaient lancé une attaque lors d'un important rassemblement de fidèles célébrant la fin du ramadan dans le nord du Bangladesh, faisant trois morts.

«Nous avons appris que ce Tamim Chowdhury était l'un des cerveaux des attaques», a déclaré à l'AFP un officier sous couvert d'anonymat.

«Il a entraîné les extrémistes qui étaient derrière les deux attaques ainsi que les neuf extrémistes tués» mardi dans un raid de la police dans une banlieue de Dacca, a-t-il ajouté.

Chowdhury «travaillait à radicaliser» les jeunes musulmans, a-t-il ajouté.

Selon un autre officier supérieur, le rôle de Chowdhury est apparu lors de l'interrogatoire d'un islamiste présumé arrêté lors du raid de mardi dernier, et qui a affirmé avoir reçu «de l'argent, des explosifs et des armes» de la part de Chowdhury qui les avait «entraînés et conseillés».

L'EI avait revendiqué le massacre perpétré à Dacca le 1er juillet et publié des images du carnage avant l'assaut donné par la police mais les autorités du Bangladesh nient la présence de tout groupe djihadiste international dans le pays, et ont rejeté la responsabilité des récents attentats sur le JMB.

Un officier de haut rang a indiqué à l'AFP que des services de renseignement étrangers avaient alerté il y a un an des activités suspectes de Chowdhury.

La police enquête sur les liens éventuels entre la faction du JMB dirigée par Chowdhury et le groupe État islamique.