Le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé lundi un cessez-le-feu unilatéral avec la rébellion communiste, l'une des plus anciennes insurrections d'Asie, appelée à déposer les armes.

M. Duterte a fait cette annonce lors de son premier «discours sur l'état de la nation» devant le Congrès, présentant le cadre de pourparlers de paix avec les communistes prévus en août en Norvège.

«Pour mettre un terme à la violence sur le terrain (et) pour rétablir la paix, j'annonce à présent un cessez-le-feu unilatéral», a-t-il déclaré, appelant la rébellion à l'imiter.

Fondé en décembre 1968, le Parti communiste des Philippines (CPP) avait lancé trois mois plus tard une campagne de rébellion dans laquelle au moins 30 000 personnes ont été tuées, selon les estimations officielles.

La Nouvelle armée du peuple (NPA), bras armé du CPP, ne compterait plus aujourd'hui qu'environ 4000 membres, contre 26 000 dans les années 1980.

Mais elle bénéficie du soutien des populations les plus pauvres dans les zones rurales. Les rebelles tuent régulièrement des membres des forces de sécurité tout en pratiquant l'extorsion aux dépens des entreprises locales.

Le précédent président, Benigno Aquino, avait relancé les négociations de paix en 2010, mais les avait abandonnées trois ans plus tard, accusant la rébellion de manquer de sincérité. Les communistes avaient réclamé la libération de tous leurs membres emprisonnés, ce que le gouvernement avait refusé.

M. Duterte, qui a pris ses fonctions le 30 juin, compte le chef communiste en exil, Jose Maria Sison, parmi ses amis.

Il a déjà proposé de libérer certains prisonniers politiques. Ses collaborateurs ont engagé des discussions préliminaires avec M. Sison et d'autres cadres du parti, et les deux parties ont convenu de relancer les discussions le 20 août prochain en Norvège.

Le Front démocratique national (NDF), vitrine politique du Parti communiste philippin, a accueilli favorablement la déclaration de cessez-le-feu de M. Duterte et s'est dit prêt à faire de même.

Dans un communiqué, il a déclaré qu'il souhaitait d'abord l'amnistie pour ses détenus, mais qu'il s'attendait à ce que cela se produise d'ici le début des pourparlers le 20 août.