La vedette pakistanaise des médias sociaux Qandeel Baloch, qui avait provoqué un tollé récemment en publiant des photos d'elle avec un éminent religieux musulman, a été assassinée par l'un de ses frères, ont annoncé les autorités, samedi.

Les parents de la jeune femme ont raconté aux policiers que l'un de ses six frères l'avait étranglée dans son sommeil alors qu'elle dormait dans la maison familiale à Multan, a indiqué la porte-parole de la police, Nabila Ghazanfar, en entrevue avec l'Associated Press.

Le chef de la police de Multan, Akram Azhar, a déclaré que les enquêteurs tentaient présentement de retrouver l'homme, identifié par la famille comme étant Waseem Azeem.

Selon le Dr Mushtaq Ahmed, qui a participé à l'autopsie, Mme Baloch serait apparemment morte par asphyxie. Il a toutefois prévenu qu'il faudrait atteindre les résultats des tests toxicologiques pour déterminer si elle avait été empoisonnée avant d'être étranglée.

Qandeel Baloch, dont le vrai nom était Fauzia Azeem, avait connu la gloire grâce à une série de publications sur les médias sociaux qui sembleraient anodins aux yeux des Occidentaux, mais qui étaient très scandaleuse pour la conservatrice société pakistanaise.

La jeune femme, qui comptait 40 000 abonnés sur Twitter et plus de 700 000 sur Facebook, cultivait la controverse, promettant de faire un effeuillage en public si l'équipe de cricket du Pakistan remportait un tournoi majeur et dansant de manière suggestive dans la vidéo d'une populaire chanson de rap.

Elle se présentait aussi comme un symbole de l'autonomisation des femmes dans un pays où la violence conjugale est monnaie courante et où des centaines de femmes sont tuées chaque année par leurs proches dans le cadre de crimes d'honneur.

Dernièrement, Mme Baloch avait fait scandale en publiant des autoportraits avec le mufti Abdul Qavi pris dans une chambre d'hôtel de Karachi durant le ramadan.

M. Qavi a soutenu qu'il avait uniquement rencontré la jeune femme dans le but de discuter des enseignements de l'islam, ce qui n'a pas empêché le gouvernement pakistanais de le renvoyer du comité chargé de déterminer le début et la fin du ramadan en fonction du calendrier lunaire musulman.