Pékin doit être prêt à une «confrontation militaire» avec les États-Unis en mer de Chine méridionale, a estimé mardi un média d'État, à l'approche d'une décision d'une cour internationale concernant cette zone disputée où l'armée chinoise a entamé des manoeuvres.

La Chine revendique la souveraineté de la quasi-totalité de cette voie maritime réputée riche en hydrocarbures, au grand dam d'autres pays riverains dont les Philippines - Manille ayant signé un traité de défense avec les États-Unis.

Pékin a entamé mardi des exercices militaires maritimes dans les eaux proches des Paracels, un archipel contrôlé par la Chine mais également revendiqué par le Vietnam.

Ces manoeuvres dureront jusqu'au 11 juillet, soit la veille de l'annonce par la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye (Pays-Bas) de sa sentence finale concernant des contentieux territoriaux entre les Philippines et la Chine.

Pékin ne reconnaît pas la compétence de cette cour sur cette affaire et a affirmé qu'il rejettera son verdict, pressenti comme défavorable à la Chine.

Dans un éditorial, le Global Times, quotidien chinois au ton volontiers nationaliste, a estimé mardi que Pékin doit renforcer ses capacités de défense et «être prêt pour toute confrontation militaire».

«Même si la Chine ne peut rivaliser avec l'armée américaine sur le court terme, elle doit être capable de faire payer aux États-Unis un coût impossible à supporter s'ils interviennent par la force dans le différend en mer de Chine méridionale», a ajouté le journal.

Les tensions se sont aggravées ces dernières années à mesure que Pékin affirme ses prétentions de souveraineté, en construisant notamment des îles artificielles et en équipant certaines de pistes d'atterrissage.

Cette évolution a relancé les inquiétudes sur une utilisation par la Chine de ces îles à des fins militaires, et sur le fait que Pékin puisse parvenir à un contrôle maritime et aérien de cette région située sur des autoroutes de fret maritime.

Dans sa requête introduite en 2013, Manille demande à la CPA de déclarer que les revendications de Pékin violent la Convention de l'ONU sur le droit de la mer (CNUDM), dont les deux pays sont signataires.

L'affaire a été orchestrée par les Philippines et les États-Unis pour dépeindre la Chine comme la «paria d'une communauté internationale respectueuse des règles», a estimé le journal China Daily.

«Il est naïf de croire que la Chine va avaler la pilule amère d'une humiliation», a averti ce quotidien gouvernemental.