Un employé d'une base militaire américaine d'Okinawa été mis en examen jeudi par la justice japonaise pour viol et meurtre d'une habitante de cette région de l'extrême-sud du Japon où la présence massive de soldats des États-Unis est très mal vécue.

Selon les médias locaux, Kenneth Franklin Shinzato, 32 ans, un ancien marine employé de la base aérienne de Kadena, s'est vu signifier ces deux chefs d'accusation supplémentaires dans le cadre de l'enquête sur la mort de Rina Shimabukuro.

Les fonctionnaires locaux n'ont pas souhaité confirmer cette information.

M. Shinzato avait déjà été mis en examen au début du mois pour avoir laissé en avril le corps sans vie de cette jeune femme au bord d'une route de l'île.

Ce cas tragique, qui met en cause pour la énième fois le personnel de bases américaines, avait été abordé par le premier ministre Shinzo Abe lors d'une rencontre avec le président américain Barack Obama au Japon, à la veille du Sommet du G7 à Ise-Shima en mai. M. Obama avait alors exprimé ses «profonds regrets».

Un autre soldat américain de 24 ans avait aussi été arrêté en début d'année, également à Okinawa et sur des soupçons de viol.

En 1995, l'enlèvement et le viol d'une écolière de 12 ans par trois militaires avaient suscité l'ire et l'angoisse des habitants d'Okinawa. Les États-Unis avaient alors promis de renforcer la discipline de leurs troupes et décidé de déplacer l'une des bases les plus honnies, Futenma, mais le dossier piétine depuis 20 ans, les autorités d'Okinawa réclamant sa disparition pure et simple de leur région.

Les États-Unis ont occupé Okinawa pendant environ 27 ans après la fin de la guerre, avant d'en rétrocéder le contrôle au gouvernement japonais en 1972, tout en y maintenant des bases, l'emplacement étant jugé stratégique en Asie.

Okinawa accueille près de la moitié des quelque 47 000 soldats américains stationnés au Japon.