L'Australie a annulé le visa d'un prédicateur musulman britannique qui a quitté l'île-continent après des informations de la presse australienne selon lesquelles il avait par le passé jugé que les homosexuels devaient être mis à mort.

Farrokh Sekaleshfar se trouvait en Australie à l'occasion du ramadan à l'invitation du Centre islamique de Sydney.

D'après le journal The Australian, il a déclaré en 2013 à l'Université du Michigan que la mort serait une peine «miséricordieuse» pour les homosexuels.

La publication de ses propos présumés ont fait scandale en Australie, au moment où la communauté internationale est sous le choc de la tuerie d'Orlando, où Omar Mateen a tué 49 personnes et blessé 53 autres dans une boîte de nuit gaie.

Le gouvernement australien, qui avait annoncé mardi qu'il réexaminait le visa octroyé à M. Sekaleshfar, l'a finalement annulé dans la soirée. Le prédicateur, lui, avait anticipé cette décision en quittant l'Australie.

«J'ai décidé hier soir d'annuler son visa», a déclaré sur Sky News le ministre de l'Immigration Peter Dutton.

«Il sera difficile pour lui, sinon impossible, de revenir chez nous», a-t-il poursuivi. «Nous n'accepterons pas que des gens viennent prêcher la haine et nous annulerons des visas. Nous agirons le plus vite possible quand nous serons informés de propos radicaux.»

D'après The Australian, Farrokh Sekaleshfar avait répondu en 2013 comme on lui parlait d'homosexualité: «la mort c'est la sentence. Au nom de la miséricorde, débarrassons nous en maintenant».

Farrokh Sekaleshfar avait déclaré à The Australian que ses propos avaient été extraits de leur contexte «académique et théorique».

«J'ai dit que dans l'islam, c'est la règle, (...) nous pensons que l'homosexualité, comme l'adultère et une longue liste d'autres choses, sont des péchés, c'est juste l'un d'entre eux», a-t-il déclaré.

«Jamais je n'incite à la violence contre eux. Je dis, «ne haïssez pas le pécheur lui-même, haïssez l'acte»».

Dans un entretien à l'Australian Broadcasting corporation avant de quitter Sydney, il a par ailleurs récusé tout lien entre ses propos et la tuerie de Floride, qualifiant Omar Mateen d'«animal».

«Ils font un lien entre lui et moi. Mais c'est faux. Il était un sympathisant de l'EI, un adepte de Baghdadi, ces gens sont des criminels», a-t-il déclaré en référence à Abou Bakr al-Baghdadi, leader du groupe Etat islamique (EI).