Pyongyang a répondu aux nouvelles sanctions imposées par Tokyo, après son récent essai nucléaire et lancement de fusée, en annonçant la suspension de son enquête sur des enlèvements de Japonais par le régime nord-coréen, une affaire qui empoisonne les relations entre les deux pays.

Cette «importante enquête (...) va être complètement arrêtée», a déclaré vendredi le comité d'enquête dans un communiqué publié par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Ce comité, mis en place dans la foulée d'un accord bilatéral signé à Stockholm en mai 2014, va également être dissous, selon le communiqué qui annonce encore d'autres «contre-mesures fortes» à venir.

L'accord de Stockholm, qui prévoyait que la Corée du Nord enquête sur ces enlèvements de Japonais, avait été considéré comme une avancée diplomatique majeure entre les deux pays.

La Corée du Nord avait admis en 2002 avoir envoyé des agents pour capturer 13 Japonais dans les années 1970 à 1980 afin qu'ils forment les espions de Pyongyang à la langue et aux usages japonais.

Cette question reste très sensible dans l'archipel, où cinq d'entre eux avaient été autorisés à rentrer. Mais Tokyo réclame toujours des preuves solides de la mort des huit autres.

Malgré sa promesse faite en 2014 de rouvrir une enquête sur ces enlèvements en échange de la levée de certaines sanctions par Tokyo, la Corée du Nord n'avait pas communiqué d'informations nouvelles significatives.

Le premier ministre japonais Shinzo Abe «a remis en place les sanctions qui avaient été levées» suite à l'accord bilatéral de Stockholm, «et en a même ajouté de nouvelles», affirme le comité nord-coréen, estimant que le Japon renonce ainsi implicitement à cet accord.

Le Japon a annoncé en début de semaine de nouvelles sanctions, notamment une interdiction d'accès aux ports japonais des navires nord-coréens, «y compris ceux à caractère humanitaire».