Les policiers de Hong Kong armés de matraques ont tiré des coups de semonce aux premières heures mardi après une émeute survenue lors d'une tentative des autorités de disperser des vendeurs à la sauvette le jour du Nouvel an chinois.

Des images tournées par la télévision montraient un officier en train de pointer son arme en direction de protestataires qui lançaient des briques, des bouteilles et des palettes en bois sur les policiers de l'ancienne colonie britannique.

Ces incidents survenus à Mongkok, quartier très densément peuplé situé dans la partie continentale de Hong Kong, sont les plus graves depuis les manifestations prodémocratie de l'automne 2014.

D'après plusieurs médias, la police a tiré au moins deux coups de semonce en l'air.

Les troubles ont éclaté lorsque les autorités ont tenté de disperser des vendeurs à la sauvette.

Les manifestants, parmi lesquels des membres de la mouvance dite «localiste» qui milite contre l'influence de Pékin à Hong Kong, tentaient de prendre la défense des vendeurs, arguant qu'ils participaient à l'atmosphère festive.

Certains «localistes» réclament même que Hong Kong proclame son indépendance.

«Il y a eu une émeute aux premières heures à Mongkok. Quelques centaines d'émeutiers ont attaqué les policiers et les médias», a déclaré à la presse le chef du gouvernement de Hong Kong Leung Chun-yin.

«Ils ont allumé des incendies volontaires, ont lancé des briques et d'autres objets sur des policiers, y compris ceux qui étaient déjà blessés et se trouvaient à terre», a-t-il ajouté, condamnant «fermement de tels actes de violence».

Sur les images des télévisions, on pouvait voir des gens en train d'arracher les pavés, de foncer sur les policiers munis de boucliers de fortune ou de mettre le feu à des détritus au milieu de la rue.

La police a expliqué avoir agi lorsque la foule a refusé d'obtempérer à ses appels à la dispersion.

«Afin d'assurer la sécurité et l'ordre publics, la police a pris des mesures fermes, y compris l'utilisation de matraques et de gaz au poivre, pour mettre un terme aux violences illégales», a-t-elle déclaré dans un communiqué, sans faire mention de tirs de semonce.

Trois hommes ont été arrêtés tandis que trois policiers ont été blessés et hospitalisés, ajoute le texte.

La radio RTHK a annoncé ensuite que des dizaines de personnes avaient été interpellées.

L'ancienne colonie britannique a connu en 2014 sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Des dizaines de milliers de manifestants avaient paralysé des quartiers entiers de la ville pour réclamer un véritable suffrage universel pour la désignation du prochain chef de l'exécutif en 2017.

En dépit de l'écho international suscité par ce mouvement, la Chine ne leur a pas cédé un pouce de terrain.

Photo AP