Des responsables étudiants du «mouvement des Parapluies», qui avait paralysé Hong Kong en 2014, ont appelé de leurs voeux dimanche une intensication des échanges avec Taïwan, après l'élection d'une présidente moins favorable à la Chine.

Tsai Ing-wen, ancienne universitaire de 59 ans, a été élue samedi en promettant de rendre à l'île sa fierté, infligeant une déroute historique au Kuomintang (KMT), qui aura ces huit dernières années été l'artisan d'un rapprochement inédit avec Pékin.

«Qu'il s'agisse de la question de la souveraineté de Taïwan ou de l'avenir de Hong Kong, nous sommes tous face à la Chine», a déclaré Joshua Wong, un des chefs de file du «mouvement des Parapluies» qui avait occupé fin 2014 le centre de l'ancienne colonie britannique pendant des semaines pour protester contre un projet chinois de réforme du système de désignation de l'exécutif hongkongais.

«Il faut davantage d'échanges», a ajouté M. Wong lors d'une conférence de presse à Taipei.

Hong Kong jouit d'un statut d'autonomie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des libertés qui n'existent pas en Chine continentale. Mais de nombreux militants craignent que Pékin ne cherche à durcir sa mainmise.

De son côté, Taïwan suit son propre chemin depuis 1949, année où les nationalistes du KMT s'y étaient réfugiés après avoir été vaincus par les communistes.

La Chine considère toujours Taïwan comme une partie intégrante de son territoire qu'elle peut reprendre par la force le cas échéant.

De nombreux Taïwanais redoutent également une augmentation de l'influence de la Chine sur l'île, ce qui explique le vote sanction de samedi contre la politique de rapprochement du KMT.

À l'instar des jeunes Hongkongais lors de la révolte des Parapluies, toute une partie de la jeune génération taïwanaise a forgé sa conscience politique lors du mouvement des Tournesols, comme a été surnommée la campagne d'occupation du Parlement en 2014.

Cinq militants de ce mouvement sont parvenus samedi à se faire élire au Parlement sous la bannière du Parti du nouveau pouvoir (NPP).

Fin novembre, quelques militants des «Parapluies» avaient également été élus à Hong Kong lors des élections locales.

«Nous sommes confrontés à la même menace, nous devons protéger notre territoire, notre destin», a estimé Alex Chow, un autre leader du «mouvement des Parapluies». «Il nous faut une alliance plus forte dans tous les domaines.»