Le président du Sri Lanka Maithripala Sirisena s'est engagé samedi à réformer la constitution de son pays afin de renforcer les pouvoirs du parlement et prévenir un nouveau conflit ethnique, dans un discours marquant le premier anniversaire de son investiture.

S'exprimant devant le parlement, le président Sirisena a déclaré vouloir garantir que le pays ne replonge pas dans le conflit ethnique qui a fait plus de 100 000 morts entre 1972 et 2009.

« Nous avons besoin d'une Constitution qui réponde aux besoins du 21e siècle et garantisse que toutes les communautés vivent en harmonie », a-t-il déclaré, se disant prêt à abandonner ses pouvoirs exécutifs en faveur d'un parlement renforcé.

« Les extrémistes du sud [majorité cinghalaise] et du nord [minorité tamoule] ont causé la perte de milliers de jeunes vies », a rappelé le président, affirmant vouloir « assurer la réconciliation et l'harmonie afin de ne jamais voir revenir à la guerre ».

Le premier ministre Ranil Wickremesinghe a annoncé la mise en place d'une « assemblée constituante », formée de députés et chargée de faire des recommandations pour une nouvelle Constitution.

Dans une interview à l'AFP le 3 janvier, le président Sirisena s'était dit prêt à abolir le système présidentiel pour revenir à une démocratie de type parlementaire, en vigueur au Sri Lanka jusqu'en 1978. Il a également promis de distribuer des terres à quelque 100 000 déplacés de la guerre civile afin d'y construire leurs maisons.

Le Sri Lanka, ex-Ceylan tour à tour colonisé par les Portugais, les Hollandais et les Britanniques, compte 20 millions d'habitants. L'ONU estime qu'au moins 100 000 personnes ont été tuées pendant le conflit avec la minorité tamoule entre 1972 et 2009.

Le président Sirisena a été élu en janvier 2015 grâce notamment au soutien de la minorité tamoule à qui il a promis d'oeuvrer en faveur de la réconciliation et d'enquêter sur les atrocités commises pendant la guerre.