Un puissant séisme de magnitude 6,7 a touché le nord-est de l'Inde tôt lundi matin, près de la frontière avec la Birmanie et le Bangladesh, tuant neuf personnes et jetant les habitants paniqués dans les rues.

La secousse a fait six morts en Inde et trois au Bangladesh tandis que des dizaines d'autres personnes ont été blessées, souvent dans des bousculades d'habitants paniqués.

Des immeubles ont été endommagés à Imphal, capitale de l'État du Manipur et ville la plus proche de l'épicentre.

En Inde, six personnes ont été tuées et 70 ont été blessées, selon un responsable de l'autorité de gestion des catastrophes naturelles, et «un immeuble de six étages a été partiellement endommagé et des fissures ont été relevées sur de plus petites structures».

Un responsable de l'un des principaux hôpitaux d'Imphal a indiqué que plus de 50 personnes avaient été admises dans ses services pour des blessures à la tête et des fractures.

Deepak Shijagurumayum, un habitant d'Imphal dont la maison a été gravement endommagée, a décrit des scènes de chaos après le séisme. «Presque tout le monde dormait quand la secousse a eu lieu et a été jeté hors du lit», a-t-il déclaré à l'AFP par téléphone.

«Les gens pleuraient et priaient dans les rues. Des centaines de personnes sont restées à l'extérieur pendant plusieurs heures, craignant des répliques», a-t-il ajouté.

Selon l'Institut américain de géologie (USGS), le séisme a frappé tôt lundi, à 4 h 35 (18 h 05 dimanche à Montréal), à 29 kilomètres au nord-ouest d'Imphal.

Des immeubles se sont effondrés près de l'épicentre et l'électricité est coupée dans cette zone, a indiqué l'agence Press Trust of India (PTI).

«État de choc»

À Guwahati, principale ville commerciale de l'État de l'Assam riche en minéraux, les habitants réveillés par la secousse étaient «en état de choc», selon un correspondant de l'AFP.

Le premier ministre indien Narendra Modi a déclaré sur Twitter avoir parlé de l'impact du séisme avec les autorités locales de l'État de l'Assam.

PHOTO DIBYANGSHU SARKAR, AFP

Plusieurs commerçants d'un marché d'Imphal sont regroupés dans la rue après la secousse, le 4 janvier. 

Les secousses ont été ressenties jusqu'à Calcutta, située à environ 600 kilomètres au sud-ouest, dans l'État du Bengale occidental, où les bâtiments ont tremblé. «Beaucoup de gens sont sortis de leurs maisons dans la panique», a déclaré un habitant, Rabin Dev.

Comme en Inde, des dizaines de personnes ont également été blessées au Bangladesh dans des bousculades d'habitants voulant fuir leur logement après avoir été réveillés par la secousse.

Selon la police de la capitale du Bangladesh, Dacca, près de 60 personnes ont été hospitalisées. Un homme de 23 ans est mort d'un accident vasculaire cérébral après avoir fui sa maison tandis qu'un agriculteur et un universitaire sont morts d'une attaque cardiaque, selon la police.

Un étudiant se trouvait dans un état critique après avoir sauté d'un balcon situé au quatrième étage.

Les sept États du nord-est de l'Inde, rattachés au reste du pays par un étroit corridor de territoire, sont situés dans une zone à fréquente activité sismique. La région frontalière est isolée et peu peuplée du côté birman, où aucune victime n'a pour l'instant été signalée.

En 1950, des dizaines de villages avaient été engloutis et plus de 1500 personnes avaient péri dans un puissant tremblement de terre de magnitude 7,6, dont l'épicentre était au Tibet, mais dont les dégâts les plus importants avaient été recensés dans l'État de l'Assam en Inde.

L'USGS a émis un avis d'alerte jaune concernant les victimes et les dégâts, et estime à 35 % la probabilité que le tremblement de terre de dimanche à lundi ait fait entre un et 10 morts.