Après plus de 40 ans de débats, le Parlement sud-coréen a adopté une loi qui obligera l'influent clergé sud-coréen à payer des impôts.

Le texte a été adopté peu avant minuit mercredi par 195 voix contre 20 et 50 abstentions.

La route pour faire entrer les moines bouddhistes, prêtres et pasteurs dans le droit commun de l'imposition a été longue. Jusqu'alors, toutes les tentatives pour leur faire payer des impôts se sont heurtées à l'opposition véhémente d'une partie des intéressés et à la réticence de la classe politique.

La loi n'entrera en vigueur qu'en 2018, ce qui témoigne du caractère sensible de ce sujet.

Cette période de grâce sera mise à profit pour parler aux différentes religions «afin que cette politique puisse entrer en vigueur sans trop de turbulences», a expliqué Kang Seog-Hoon, parlementaire membre du parti Saenuri au pouvoir.

Le clergé en Corée du Sud compte environ 360 000 membres toutes obédiences confondues, selon les estimations. Leurs revenus seront désormais considérés comme des «revenus religieux» et non plus comme des revenus «honoraires».

Ceux qui perçoivent moins de 40 millions de wons annuels (45 000$) seront taxés sur 20% seulement de leurs revenus. À l'autre bout du spectre, ceux qui gagnent plus de 150 millions de wons seront imposés sur 80% de ce revenu.

Les enquêtes d'opinion montrent depuis longtemps que la population est favorable à ce que les religieux rentrent dans le rang. Certaines organisations maintiennent le plus grand secret sur leurs arrangements financiers.