Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a envoyé un de ses plus proches conseillers dans une ferme pour y être «rééduqué», en guise de punition pour la construction bâclée d'une centrale électrique, ont affirmé mardi les renseignements sud-coréens.

Membre du comité permanent du bureau politique du parti unique nord-coréen, Choe Ryong-Hae passait jusqu'alors pour un des hommes de confiance de Kim.

M. Choe avait notamment été fin 2014 l'émissaire du dirigeant nord-coréen à Moscou, où il avait été reçu par le président russe Vladimir Poutine.

Il a été victime d'une purge au début du mois, ont affirmé des députés sud-coréens à la presse après avoir assisté à un briefing des services de renseignement sud-coréens (NIS).

Des questions s'étaient déjà posées au début du mois quand il était apparu que le nom de M. Choe ne figurait pas sur une liste officielle des participants à des obsèques nationales.

Kim Jong-Un, arrivé au pouvoir fin 2011, a la réputation d'être impitoyable.

Des rumeurs de purges politiques et d'exécutions en Corée du Nord surgissent régulièrement et sont parfois démenties lorsque la personne en question refait surface, aux mêmes fonctions.

Mais au moindre doute sur leur fidélité, le dirigeant de ce pays parmi les plus hermétiques au monde n'a jamais hésité à éliminer les personnalités, y compris celles dotées des plus hautes responsabilités.

En décembre 2012, le puissant oncle de Kim Jong-Un, Jang Song-Thaek, avait été exécuté pour trahison et corruption.

Le NIS a affirmé aux députés que M. Choe avait probablement été écarté en raison d'une fuite d'eau dans une centrale électrique dont les travaux ont été achevés fin octobre sur le Mont Paekdu, le plus haut sommet du pays (2744 mètres), à la frontière chinoise.

M. Choe avait notamment été chargé en 2013 de transmettre un message personnel au président chinois Xi Jinping. Il a également représenté Pyongyang au défilé militaire géant organisé en septembre à Pékin pour célébrer la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale. Il avait encore été mentionné par les médias officiels le 31 octobre.

La dynastie des Kim règne d'une main de fer sur la Corée du Nord depuis plus de six décennies.