De nouvelles rumeurs de purge au sommet en Corée du Nord circulent depuis la publication d'une liste de participants à des obsèques nationales où ne figure pas l'un des conseillers les plus puissants du numéro un, Kim Jong-un.

Les funérailles de Marshal Ri Ul-sol, décédé d'un cancer des poumons au cours du week-end, auront lieu le 11 novembre.

La liste des 170 participants publiée dimanche par les médias officiels nord-coréens, à la tête de laquelle figure le dirigeant Kim Jong-un, fait office de Who's Who (qui est qui) de la hiérarchie politique et militaire de la Corée du Nord.

Choe Ryong-hae, membre du comité permanent du bureau politique du parti unique et considéré comme très proche du dirigeant nord-coréen, brille cependant par son absence.

Même s'il était malade, Choe devrait figurer sur cette liste et d'après les spécialistes, cette omission n'est pas le résultat d'une erreur.

«Il est quasiment impossible que cela se produise (....) à moins qu'il n'ait été privé de ses fonctions principales», a commenté Cheong Seong-chang, analyste à l'Institut Sejong de Séoul. «Je soupçonne que Choe ait pu être impliqué dans une affaire grave comme un gros scandale de corruption ou de diffamation».

Le ministère sud-coréen de l'Unification, chargé des affaires intercoréennes, a également mis cette absence en exergue. «Nous la considérons certainement comme inhabituelle au vu des précédents», a dit un porte-parole Jeong Joon-hee.

M. Choe n'était pas là non plus à la veillée funèbre dimanche à laquelle étaient présents Kim Jong-un et de hauts gradés de l'armée, d'après les images de la télévision publique nord-coréenne.

Considéré comme le représentant le plus digne de confiance du dirigeant nord-coréen, il avait été chargé en 2013 de transmettre un message personnel au président chinois Xi Jinping. Il a également représenté Pyongyang au défilé militaire géant organisé en septembre à Pékin pour célébrer la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale. Il a été mentionné par les médias officiels le 31 octobre.

Des rumeurs de purges politiques et d'exécutions en Corée du Nord surgissent régulièrement et sont parfois démenties lorsque la personne en question refait surface, aux mêmes fonctions.

Mais au moindre doute sur leur fidélité, le dirigeant de ce pays parmi les plus hermétiques au monde n'a jamais hésité à éliminer les personnalités, y compris celles dotées des plus hautes responsabilités.

En décembre 2012, le puissant oncle de Kim Jong-un, Jang Song-thaek, avait été exécuté pour trahison et corruption.

La dynastie des Kim règne d'une main de fer sur la Corée du Nord depuis plus de six décennies.