Au moins un demi-million de manifestants de la communauté Patidar, l'une des castes les plus riches de l'État du Gujarat, ont paralysé mardi la grande ville d'Ahmedabad pour réclamer l'accès aux quotas réservés aux classes inférieures.

Les Patidars - également appelés Patels -, caste de fermiers et de marchands qui représente quelque 12% de la population du Gujarat, affirment qu'ils ont des difficultés à obtenir des emplois ou des places à l'université en raison de la discrimination positive qui favorise les personnes de plus basse extraction.

«Les gens de la communauté Patel ne trouvent pas d'emploi, même s'ils ont des diplômes», a déclaré le leader des manifestants Hardik Patel, citant en exemple l'université où «un étudiant d'une catégorie protégée avec des notes basses est admis, mais un Patel ne l'est pas alors que ses notes sont meilleures».

L'Inde réserve une proportion d'emplois publics et de places en université aux dalits («intouchables», non classés dans le système des castes) et autres basses castes, dites «arriérées», souvent marginalisés.

Mais ce système de quotas crée une frustration au sein de hautes castes qui n'en bénéficient pas, à l'instar des Patidars, et qui réclament de pouvoir elles aussi profiter de ces privilèges.

«Les quotas sont notre droit», a déclaré à l'AFP Kantibhai Patel, un manifestant coiffé d'une toque portant l'inscription «Je suis Patidar». «Nous l'obtiendrons par la force si nécessaire», a-t-il ajouté.

Déployée en nombre, la police a rapporté plusieurs violents incidents durant le rassemblement monstre suite à l'arrestation de leur meneur Hardik Patel. Au moins quatre bus ont été incendiés par la foule.

Le leader a par la suite été relâché sous caution.

Les autorités provinciales ont déjà rejeté la demande des Patidars mais leur mobilisation a gagné en ampleur ces dernières semaines.

L'État du Gujarat est la province de naissance du Premier ministre indien actuel, le nationaliste hindou Narendra Modi, qui l'a dirigé de 2001 à 2014.