Le leader nord-coréen Kim Jong-Un a été désigné en Indonésie lauréat d'un prix pour la paix et la justice, a indiqué lundi la fille du premier président indonésien Sukarno, niant toute violation de droits de l'homme en Corée du Nord.

Rachmawati Sukarnoputri a confirmé à l'AFP que Kim Jong-Un -- critiqué par des ONG et l'ONU pour les multiples violations des droits de l'homme et atrocités commises dans son pays -- recevrait en septembre le prix «pour la paix, la justice et l'humanité» décerné par la Fondation éducative Sukarno qu'elle dirige.

«Kim Jong-Un devrait être honoré pour son combat contre l'impérialisme néo-colonialiste. Les affirmations concernant des violations des droits de l'homme sont fausses. Tout cela n'est que de la propagande occidentale», a estimé Rachmawati.

«Ces gouvernements occidentaux se plaisent à affubler la Corée du Nord d'horribles étiquettes», a-t-elle ajouté.

Son père Sukarno, premier président de la République d'Indonésie dont il a proclamé l'indépendance en 1945, avait établi des liens avec la Corée du Nord dans les années 1950. Jakarta entretient depuis une relation ouverte avec Pyongyang. L'Indonésie avait accueilli en avril une délégation de ce pays, l'un des plus reclus au monde, lors d'un événement international.

Le prix Sukarno, décerné à des dirigeants du monde effectuant la promotion de l'indépendance et du développement, avait été attribué en 2001 au grand-père de Kim, Kim Il-Sung, fondateur de la Corée du Nord, qui a dirigé le pays de 1948 jusqu'à sa mort en 1994.

Parmi les autres lauréats de la Fondation Sukarno figurent Mahatma Gandhi, dirigeant politique indien qui a lutté pour l'indépendance de ce pays, ainsi que l'opposante birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.