Les exigences bureaucratiques des douanes du Népal ralentissent l'envoi de l'aide dans les zones dévastées par le séisme alors que la mousson risque de compliquer encore plus cet acheminement, a déclaré mercredi un haut responsable de l'ONU.

Le petit pays himalayen enclavé a besoin de 6,7 milliards de dollars pour se remettre de cette catastrophe qui a tué plus de 8800 personnes, détruit un demi-million de maisons et laissé des milliers de personnes sans-abri.

Le gouvernement a été très critiqué pour avoir retenu l'aide étrangère arrivant à l'aéroport après le séisme de magnitude 7,8 du 25 avril, en dépit d'un accord signé en 2007 avec l'ONU garantissant un passage en douane rapide pour l'aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.

«Il y a réellement urgence. On ne peut se permettre des retards administratifs, bureaucratiques», a dit John Ging, le directeur des opérations au bureau de l'ONU pour la coordination des Affaires humanitaires.

«La mousson va accentuer ce problème dans tous ces aspects. Chaque seconde compte, nous devons nous mobiliser aussi vite que possible», a dit M. Ging à l'AFP à Katmandou.

L'acheminement de l'aide dans les villages reculés en montagne devrait être ralenti au moment de l'arrivée de la mousson qui risque de déclencher des glissements de terrain dans des zones déjà très endommagées.

Selon l'ONU, environ 2,8 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, notamment de nourriture, de soins et d'installations sanitaires.

L'ONU a demandé au gouvernement d'améliorer ses procédures douanières afin d'inciter les donateurs à contribuer plus fortement aux secours, a dit M. Ging.

«Les donateurs étrangers veulent être sûrs que leur argent ira aux personnes touchées, ils ne veulent pas apprendre que l'approvisionnement est bloqué dans des hangars de la capitale en raison de procédures douanières bureaucratiques», ajoute-t-il.

«Nous voulons accélérer (le financement) mais cela signifie que l'administration doit aussi accélérer».

Outre l'aide humanitaire, le Népal a besoin d'assistance pour la reconstruction des maisons, écoles et hôpitaux. Le gouvernement veut centraliser les fonds dans un nouvel organisme public, mais certains donateurs s'inquiètent de voir la bureaucratie et le manque d'organisation nuire aux efforts de reconstruction.

Les donateurs internationaux ont promis la semaine passée 4,4 milliards de dollars pour la reconstruction.

Malgré un accord du Népal avec les Nations unies, certains fonctionnaires percevaient des taxes sur l'aide humanitaire entrant dans le pays, d'après John Ging.

«La taxation des dons n'est pas conforme avec les normes internationales», a-t-il commenté.