Le Pakistan a annoncé lundi que le ministère de l'Intérieur contrôlerait désormais les activités des ONG étrangères, après la fermeture, il y a dix jours par les autorités, des bureaux de Save the Children et la suspension de leurs activités.

Le ministre de l'Intérieur, Chaudhry Nisar Ali Khan, a déclaré que le gouvernement prévoyait de centraliser, sous l'autorité de son ministère, les responsabilités de contrôle et de régulation des activités des ONG étrangères.

«Le gouvernement souhaite mettre en place un système d'enregistrement complet des organisations afin d'assurer la transparence du système de comptabilité», a précisé M. Khan aux journalistes.

«Nous devrions connaître les sources de financement des groupes et dans quels buts l'argent est donné», a-t-il ajouté.

Il a précisé que les organisations, dont Save the Children, devraient être autorisées à opérer pour les six prochains mois, mais qu'elles devaient se réenregistrer dans un délai de trois mois auprès des autorités, comme cela a été annoncé la semaine dernière.

Les opérations de Save the Chidren, ONG basée en Grande-Bretagne, ont été suspendues le 11 juin pour «activités contre l'État pakistanais», sans plus de précisions.

Le Pakistan a ces dernières années durci ses procédures et limité la liberté de mouvement des organisations humanitaires étrangères, accusées régulièrement d'espionnage.

En 2012, Islamabad avait déjà expulsé l'ensemble des employés expatriés de Save The Children, présente depuis 15 ans dans ce pays où elle emploie aujourd'hui 1200 Pakistanais.

Cette mesure avait été prise après que les services de renseignement aient accusé l'ONG d'être en relation avec Shakeel Afridi, le médecin pakistanais qui a aidé la CIA dans sa traque d'Oussama ben Laden, tué par un raid américain dans le nord du pays en mai 2011.

Save the Children a toujours nié être en contact avec le médecin ou la CIA.