Plusieurs dizaines d'étudiants interpellés vendredi en Thaïlande pour avoir exprimé leur opposition à la junte militaire, à l'occasion de l'anniversaire du coup d'État du 22 mai 2014, ont été finalement libérés, a annoncé la police samedi.

Vendredi soir, une cinquantaine d'étudiants avaient tenté de s'enchaîner à un centre commercial du centre de Bangkok. Nombre d'entre eux avaient été interpellés, parfois sans ménagement, par des membres des forces de l'ordre, dont certains étaient en civil, ont vu des journalistes de l'AFP.

«Les 31 étudiants ont été libérés ce matin. Aucune procédure n'a été ouverte contre eux», a assuré à l'AFP un responsable de la police de Bangkok, Chayapol Chatchaidet.

«Les policiers les ont simplement invités à venir discuter, ils n'ont pas été arrêtés» formellement, a-t-il ajouté.

Dans les semaines ayant suivi le coup d'État, les militaires avaient «invité» à des «réajustements d'attitude» des centaines d'opposants, militants et intellectuels.

Selon l'ONG locale iLaw, qui recense les interpellations, 751 personnes ont été «convoquées» par les autorités en un an de junte. Et 166 ont été interpellées, le plus souvent brièvement, pour avoir exprimé leur opinion dans un lieu public.

Le groupuscule Resistant Citizen avait lancé sur les réseaux sociaux un appel à marcher vers un tribunal pour y déposer symboliquement une plainte pour «trahison» contre le chef de la junte, le général Prayut Chan-O-Cha, ayant renversé un gouvernement démocratiquement élu. Les quatre manifestants interpellés en chemin ont été libérés.

Après le 22 mai 2014, les partisans du gouvernement déchu avaient immédiatement fait profil bas. Et un an plus tard, même si l'économie reste en berne, aucun mouvement d'opposition d'ampleur n'est perceptible.

L'armée thaïlandaise a pris le pouvoir le 22 mai 2014, après des mois de manifestations contre le gouvernement élu de Yingluck Shinawatra. Cette dernière risque aujourd'hui dix ans de prison, dans une affaire de «négligence» dénoncée comme politique.