Une première attaque revendiquée par l'organisation Etat Islamique (EI) au Pakistan a fait une quarantaine de morts mercredi, des membres de la minorité chiite massacrés au cours d'une embuscade dans la mégalopole de Karachi.

Par AFP KARACHI - 

Il s'agit également de l'attaque la plus meurtrière perpétrée au Pakistan depuis un attentat dans lequel avaient péri une soixantaine de chiites en janvier dernier à Shikarpur, petite ville de la province méridionale du Sind, dont Karachi est la capitale.

Mercredi, au moins six hommes armés circulant à moto ont ouvert le feu sur un autobus transportant une soixantaine d'ismaéliens, un courant minoritaire de l'islam chiite, entre deux quartiers de Karachi.

«Les assaillants ont commencé par ouvrir le feu sur le chauffeur. Lorsque le bus s'est arrêté, ils sont montés et ont tiré à l'aveuglette sur les passagers», a déclaré Najeeb Ahmed Khan, un haut responsable de la police locale. «L'un des hommes armés a dit: tuez-les tous !», avant qu'un déluge de feu ne s'abatte sur les passagers, a raconté une rescapée.

Après l'attaque, un survivant a réussi à conduire l'autobus rose, maculé de sang à l'intérieur comme à l'extérieur, jusqu'à un hôpital local où des proches des victimes se sont précipités pour retrouver des survivants parmi la dizaine de blessés, ou collecter des dépouilles.

Selon la police, 43 personnes, et non 45 comme annoncé précédemment par erreur par les autorités, ont été tuées dans cette attaque, la dernière en date contre la minorité musulmane chiite, qui constitue environ 20% de la population du Pakistan, pays de 200 millions d'habitants en majorité sunnites.

- Une première pour l'EI dans la région -

Un responsable pakistanais a montré à l'AFP un tract maculé de sang dans lequel cet assaut est revendiqué au nom de l'organisation État Islamique (EI), qui a proclamé un califat sur des pans entiers de territoires de la Syrie et de l'Irak et dont on soupçonnait ces derniers mois qu'elle avait trouvé de premiers relais au Pakistan et dans l'Afghanistan voisin.

Quelques heures plus tard, l'EI a revendiqué cette attaque dans un communiqué officiel diffusé sur des sites internet jihadistes, une première dans la région Pakistan/Afghanistan, le berceau historique de son rival idéologique, Al-Qaïda.

«Dieu merci, 43 apostats ont été tués et environ 30 blessés dans l'attaque menée par des soldats de l'État islamique contre un bus transportant des infidèles chiites ismaéliens dans la ville de Karachi dans la province du Khorasan», a écrit l'EI dans un communiqué posté par sa «Province du Khorasan».

L'EI qui a également revendiqué des attentats sanglants en Libye, en Tunisie et au Yémen, avait annoncé en janvier dernier la création de cette «Province du Khorasan», qui englobe le Pakistan, l'Afghanistan et des parties de l'Inde et s'appuie notamment sur d'ex-talibans.

Mercredi, un groupuscule djihadiste pakistanais hostile aux minorités religieuses, le Jundullah, a aussi revendiqué l'attaque de Karachi, auprès de l'AFP, une revendication qui n'est pas contradictoire avec celle de l'EI, selon l'analyste pakistanais Amir Rana.

«Le Jundullah est le groupe qui, dès le début, a prêté allégeance à l'État Islamique» et «avait dit vouloir proclamer un califat inspiré de l'EI au Pakistan», a-t-il expliqué.

«L'EI cible les minorités yézidie et ismaélienne en Irak et en Syrie, et cela inspire à d'autres groupes des attaques contre les minorités (religieuses) dans leurs propres régions», a-t-il ajouté.

Le mois dernier, un ex-porte-parole des talibans pakistanais, limogé après avoir fait allégeance à l'EI, avait déjà revendiqué un attentat-suicide ayant fait une trentaine de morts à Jalalabad, la grande ville de l'Est afghan.

Mais cette revendication n'avait pas été confirmée officiellement par l'EI, dont la présence dans la région s'ajoute à un cocktail déjà explosif de groupes djihadistes, des talibans à Al-Qaïda, et semble de très mauvais augure pour les minorités chiites, mais aussi pour celles que forment les ahmadis, les hindous et les chrétiens.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a «condamné le plus fermement possible l'attentat terroriste» de Karachi, a rapporté son porte-parole Stéphane Dujarric.

M. Ban a noté que de récentes attaques ont visé les minorités chiite et chrétienne du pays et «exhorte le gouvernement du Pakistan à prendre rapidement des mesures pour protéger efficacement les minorités religieuses», selon son porte-parole.

Au cours des dernières années, les attaques se sont multipliées au Pakistan, qui abrite la deuxième plus importante communauté chiite du monde après l'Iran, contre des membres de cette minorité musulmane, accusés par les extrémistes sunnites de type EI de vouloir importer la «révolution iranienne» et d'incarner un courant «déviant» par rapport à une supposée orthodoxie musulmane.

Les forces de sécurité avaient déclenché à l'automne 2013 une opération afin de rétablir l'ordre à Karachi, capitale économique du Pakistan, régulièrement ensanglantée par les affrontements politico-ethniques.

Une première pour l'EI dans la région 

Un responsable pakistanais a montré à l'AFP un tract maculé de sang dans lequel cet assaut est revendiqué au nom de l'organisation État Islamique (EI), qui a proclamé un califat sur des pans entiers de territoires de la Syrie et de l'Irak et dont on soupçonnait ces derniers mois qu'elle avait trouvé de premiers relais au Pakistan et dans l'Afghanistan voisin.

Quelques heures plus tard, l'EI a revendiqué cette attaque dans un communiqué officiel diffusé sur des sites internet jihadistes, une première dans la région Pakistan/Afghanistan, le berceau historique de son rival idéologique, Al-Qaïda.

«Dieu merci, 43 apostats ont été tués et environ 30 blessés dans l'attaque menée par des soldats de l'État islamique contre un bus transportant des infidèles chiites ismaéliens dans la ville de Karachi dans la province du Khorasan», a écrit l'EI dans un communiqué posté par sa «Province du Khorasan».

L'EI qui a également revendiqué des attentats sanglants en Libye, en Tunisie et au Yémen, avait annoncé en janvier dernier la création de cette «Province du Khorasan», qui englobe le Pakistan, l'Afghanistan et des parties de l'Inde et s'appuie notamment sur d'ex-talibans.

Mercredi, un groupuscule djihadiste pakistanais hostile aux minorités religieuses, le Jundullah, a aussi revendiqué l'attaque de Karachi, auprès de l'AFP, une revendication qui n'est pas contradictoire avec celle de l'EI, selon l'analyste pakistanais Amir Rana.

«Le Jundullah est le groupe qui, dès le début, a prêté allégeance à l'État Islamique» et «avait dit vouloir proclamer un califat inspiré de l'EI au Pakistan», a-t-il expliqué.

«L'EI cible les minorités yézidie et ismaélienne en Irak et en Syrie, et cela inspire à d'autres groupes des attaques contre les minorités (religieuses) dans leurs propres régions», a-t-il ajouté.

Le mois dernier, un ex-porte-parole des talibans pakistanais, limogé après avoir fait allégeance à l'EI, avait déjà revendiqué un attentat-suicide ayant fait une trentaine de morts à Jalalabad, la grande ville de l'Est afghan.

Mais cette revendication n'avait pas été confirmée officiellement par l'EI, dont la présence dans la région s'ajoute à un cocktail déjà explosif de groupes djihadistes, des talibans à Al-Qaïda, et semble de très mauvais augure pour les minorités chiites, mais aussi pour celles que forment les ahmadis, les hindous et les chrétiens.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a «condamné le plus fermement possible l'attentat terroriste» de Karachi, a rapporté son porte-parole Stéphane Dujarric.

M. Ban a noté que de récentes attaques ont visé les minorités chiite et chrétienne du pays et «exhorte le gouvernement du Pakistan à prendre rapidement des mesures pour protéger efficacement les minorités religieuses», selon son porte-parole.

Au cours des dernières années, les attaques se sont multipliées au Pakistan, qui abrite la deuxième plus importante communauté chiite du monde après l'Iran, contre des membres de cette minorité musulmane, accusés par les extrémistes sunnites de type EI de vouloir importer la «révolution iranienne» et d'incarner un courant «déviant» par rapport à une supposée orthodoxie musulmane.

Les forces de sécurité avaient déclenché à l'automne 2013 une opération afin de rétablir l'ordre à Karachi, capitale économique du Pakistan, régulièrement ensanglantée par les affrontements politico-ethniques.