Le bilan du séisme de magnitude 7,8 qui a dévasté samedi le Népal s'élève à 1805 morts, a annoncé dimanche le gouvernement.

«Le bilan est de 1805 morts et d'au moins 4718 blessés», a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de l'Intérieur Laxmi Prasad Dhakal.

Le séisme a eu des répercussions jusque dans le nord de l'Inde, en Chine et au Bangladesh, déclenchant aussi une avalanche meurtrière sur le mont Everest.

Le bilan des morts au Népal devrait être beaucoup plus lourd et les agences humanitaires sur place avaient du mal à évaluer l'ampleur des destructions et des besoins. «On essaie d'évaluer l'ampleur de la catastrophe», a confié à l'AFP un responsable de l'ONG Médecins du Monde.

Le tremblement de terre a provoqué l'effondrement de la tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques de la capitale népalaise, selon des témoins. Une dizaine de corps ont été extraits des ruines, selon un photographe de l'AFP.

Des neuf étages de cette tour blanche surmontée d'un minaret de bronze, datant du XIXe siècle, ne restaient que des décombres, selon les images télévisées.

«Tout est tombé»

Des habitants pris de panique se sont rués dans la rue au moment du séisme qui s'est produit vers midi, et des bâtiments se sont effondrés un peu partout en ville. «Tout a commencé à trembler. Tout est tombé. Les murs le long de la rue principale se sont écroulés. Les grilles du stade national se sont effondrées», a raconté un habitant de Katmandou, Anupa Shrestha.

Les communications, l'électricité et l'eau courante ont été coupées, selon l'ONG Oxfam, qui «se prépare à apporter de l'eau potable et des denrées de première nécessité», selon la directrice de son bureau au Népal, Cecilia Keizer.

Sur le mont Everest, «une avalanche du Mont Pumori a frappé le camp de base et en a enseveli une partie», a indiqué à l'AFP un responsable de l'office du tourisme népalais, Gyanendra Kumar Shrestha.

Six hélicoptères ont atterri sur le camp de base, à la faveur d'une amélioration des conditions météorologiques, a expliqué par texto la responsable du bureau népalais de l'AFP Ammu Kannampilly.

«Les gens sont allongés sur des brancards tandis que les hélicoptères atterrissent - une demi-douzaine ce matin», a-t-elle dit. «Le temps est clair, un peu de neige».

Un porte-parole du département népalais du Tourisme, qui délivre les visas nécessaires à l'ascension du toit du monde, a indiqué que le bilan des victimes de l'avalanche était désormais de 14 morts. «Quatorze décès ont été confirmés pour l'instant. Nous craignons que le bilan ne s'alourdisse», a dit Gyanendra Kumar Shrestha.

Shinji Tamura, guide pour Himex Tour, a expliqué qu'au moins une quarantaine de personnes avaient été blessées dans l'avalanche déclenchée par le puissant séisme qui a ravagé samedi le Népal.

«Personne ne sait combien il y a de disparus», a dit Shinji Tamura.

Samedi en raison de la neige, les victimes n'avaient pu être hélitreuillées.

En ce début de saison, des centaines d'alpinistes se trouvent au camp de base du toit du monde, situé à 5500 mètres d'altitude.

Un ingénieur américain travaillant pour Google aux États-Unis est mort dans l'avalanche, a indiqué sa famille sur le réseau social Instagram. Selon la soeur de Dan Fredinburg, l'alpiniste serait mort au camp de base d'un traumatisme crânien.

Le désastre survient un an après une autre avalanche qui avait coûté la vie à 16 guides et entraîné une fermeture inédite de l'accès au pic de 8848 mètres.

À Katmandou, une responsable de l'ambassade des Pays-Bas, Kari Cuelenaere a indiqué à l'AFP qu'une piscine s'est totalement vidée dans un hôtel où se tenait une réception pour la fête nationale néerlandaise. «Certaines parties de la ville se sont effondrées, la poussière s'élevait (du sol)... Il y avait beaucoup d'hélicoptères de secours», a-t-elle ajouté.

Le séisme a coupé des voies rapides dans la capitale et provoqué des dégâts à l'aéroport international de Katmandou, qui a été fermé «pour raisons de sécurité», selon son directeur, Birendra Prasad Shrestha.

Selon l'Institut américain de géophysique (USGS), le séisme de magnitude 7,8 s'est produit à environ 80 kilomètres au nord-ouest de Katmandou. Selon les médias locaux, les secousses ont duré entre 30 secondes et deux minutes.

Les propositions d'aide ont commencé à affluer de l'étranger.

Les États-Unis ont d'ores et déjà annoncé l'envoi d'une équipe de secours et le déblocage d'une première enveloppe d'un million de dollars, selon l'agence américaine d'aide USAID.

La Norvège a promis 30 millions de couronnes (3,5 millions d'euros) pour l'aide humanitaire. La Commission européenne, la France, l'Allemagne et la Chine se sont déclarées prêtes à offrir leur assistance.

Le pape François a exprimé «sa solidarité à l'égard de tous ceux affectés par ce désastre» et a fait part de sa «tristesse», selon le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État du Vatican. Le souverain pontife a également fait part de «ses encouragements» à l'égard des autorités et de tousceux qui s'efforcent de venir en aide aux victimes.

Photo Navesh Chitrakar, Reuters

PHOTO NIRANJAN SHRESTHA, AP

La tour historique de Dharhara s'est effondrée.

En Inde et au Bangladesh

Le séisme a été ressenti dans le nord de l'Inde, selon Laxman Singh Rathore, directeur général du département météorologique indien ajoutant qu'une deuxième secousse de magnitude 6,6 a été enregistrée après la première.

Au moins 42 personnes sont mortes en Inde, dont 30 dans l'État oriental du Bihar.

À New Delhi, l'immeuble de l'AFP a été évacué à deux reprises, a indiqué un correspondant de l'agence.

«Nous sommes en train de réunir davantage d'informations et nous nous efforçons de venir en aide à ceux qui ont été touchés, chez nous et au Népal», a tweeté le premier ministre indien Narendra Modi.

Selon l'agence officielle Chine Nouvelle, treize personnes sont mortes du fait de ce séisme au Tibet.

Il a également été ressenti au Bangladesh, provoquant des scènes de panique dans la capitale, Dacca.

En 2011, un tremblement de terre de magnitude 6,9 avait ébranlé le nord-est de l'Inde, secouant le Népal, et faisant 110 morts.

La mobilisation internationale s'organise

L'aide internationale pour venir au secours des plus de 1000 morts dans un puissant séisme survenu samedi au Népal s'organise rapidement, même si les nombreuses agences humanitaires peinent encore à évaluer les besoins sur place.

«On essaie d'évaluer l'ampleur de la catastrophe», a confié à l'AFP un responsable de l'ONG Médecins du Monde, qui dispose d'une équipe au Népal, mais qui doit faire face aux difficultés d'accès sur la zone sinistrée alors que la plupart des télécommunications ont été coupées dans la région.

Des volontaires et du personnel de l'agence de la Croix-Rouge au Népal s'affairent à assister les secours pour rechercher d'éventuels survivants et administrer de l'aide aux blessés, a indiqué l'agence dans un communiqué.

«La banque du sang de la Croix-Rouge à Katmandou approvisionne également les installations médicales de la capitale», a-t-elle indiqué, précisant que ses stocks dans le pays étaient «limités» et qu'elle allait mettre à contribution ses bureaux de Kuala Lumpur et de Dubaï.

Les communications, l'électricité et l'eau courante ont été coupées, a indiqué l'ONG Oxfam qui «se prépare à apporter de l'eau potable et des denrées de première nécessité», selon la directrice de son bureau au Népal, Cecilia Keizer.

L'ONG française Action contre la Faim a également indiqué avoir envoyé dans les zones touchées des équipes «afin d'évaluer l'ampleur des dégâts et des besoins».

Le FMI prêt à évaluer les besoins financiers

La directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde a indiqué samedi que le FMI était prêt à évaluer rapidement les besoins financiers du Népal, après le puissant séisme qui a frappé le pays.

«Une équipe du FMI est prête à se rendre au Népal dans les plus brefs délais afin d'aider le gouvernement à évaluer la situation macroéconomique et à déterminer les besoins financiers», affirme Mme Lagarde dans un communiqué.

Elle ajoute que le Fonds est en train de se coordonner avec la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et d'autres organisations «pour évaluer l'impact de cette catastrophe naturelle sur le pays et déterminer comment aider du mieux possible».

Le pape François exprime sa tristesse

Le pape François a exprimé samedi sa «profonde tristesse» après le séisme qui a frappé le Népal dans un télégramme adressé par le Vatican aux autorités catholiques népalaises.

Le pape François est «profondément attristé» par ce séisme et exprime «sa solidarité à l'égard de tous ceux affectés par ce désastre», écrit le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d'État du Vatican, dans ce télégramme.

Jorge Bergoglio a également fait part de «ses encouragements» à l'égard des autorités et de tous ceux qui s'efforcent de venir en aide aux victimes de ce tremblement de terre, ajoute Mgr Parolin, ministre des Affaires étrangères du Vatican.

PHOTO PRAKASH MATHEMA, AFP