Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Taiwan pour réclamer la fin du nucléaire, soulignant que l'ile sujette aux tremblements de terre risquait un accident du type de celui de Fukushima.

Les rassemblements ont réuni quelque 30 000 manifestants à Taipei, la capitale, et 15 000 au total dans deux autres villes, selon des estimations des organisateurs. La police n'a pas fourni de chiffres.

«Adieu au nucléaire», «nous n'avons pas besoin de l'énergie nucléaire», proclamaient différents slogans lors des rassemblements qui illustrent la montée du sentiment antinucléaire à Taiwan.

L'inquiétude a augmenté dans l'ile depuis la catastrophe de Fukushima, dans le nord-est du Japon, provoquée par un puissant tremblement de terre suivi d'un tsunami géant le 11 mars 2011.

Le gouvernement a été forcé à condamner une centrale qui devait ouvrir l'an prochain dans l'attente d'un référendum sur son avenir.

Les militants antinucléaires estiment la mesure insuffisante et veulent l'abandon pur et simple du projet. Ils réclament aussi la fermeture de deux autres centrales anciennes aux dates prévues. Le gouvernement rétorque que Taiwan manquera d'électricité sans le nucléaire qui fournit aujourd'hui quelque 20% du courant consommé.

«Nous exigeons du gouvernement une réforme de sa politique énergétique et qu'il mette l'accent sur les énergies vertes et les économies d'énergie», a déclaré un des organisateurs des manifestations de samedi, Tsui Shu-hsin.

«Taiwan doit abandonner le nucléaire», a-t-il ajouté.

Wu Bor-chyun, un manifestant qui travaillait au Japon au moment de l'accident de Fukushima, a rappelé que Taiwan était comme son voisin sujette aux tremblements de terre. «Comme l'ile est plus petite, les installations nucléaires sont plus proches des habitations», a-t-il souligné.

Les militants ont également fait signer une pétition demandant que le fournisseur d'électricité, la société nationale Taiwan Power, abandonne son projet d'exporter ses déchets nucléaires. Ils affirment que cela vise à prolonger la durée de vie de deux centrales où sont stockées des barres de combustible usagé et qui devraient en principe être fermées respectivement en 2018 et 2021 après quarante ans de fonctionnement.