Douze ans de prison ont été requis jeudi devant un tribunal de Jakarta contre l'administrateur canadien d'une école internationale prestigieuse de la capitale indonésienne et un professeur assistant indonésien, accusés d'abus sexuels en dépit de leurs dénégations soutenues par l'institution et des parents d'élèves.

Neil Bantleman et Ferdinand Tjiong sont soupçonnés d'avoir abusé de trois élèves de l'École internationale de Jakarta (JIS), un établissement fréquenté par les expatriés vivant dans la capitale ainsi que par les Indonésiens fortunés. L'affaire a plongé l'établissement dans sa pire crise en 60 années d'existence.

Au cours d'une audience à huis clos, le procureur, Ade Rohimah, a requis contre le Canadien une sanction légèrement inférieure à la peine maximale de 15 ans d'emprisonnement: «nous demandons une peine de 12 ans de prison, il a commis des abus sexuels avec violence sur des enfants», a déclaré le magistrat à l'AFP, à l'issue de l'audience.

Le procureur a ajouté avoir requis la même peine contre le professeur assistant indonésien.

Les deux prévenus nient farouchement les faits qui leur sont reprochés. Au début de leur procès en décembre, des dizaines de personnes les soutenant, pour l'essentiel des parents d'élèves, avaient manifesté devant le tribunal, dans le sud de Jakarta.

Selon la défense, cette affaire pourrait être motivée par l'argent, les plaignants demandant de forts dédommagements financiers. Elle avait éclaté en avril 2014, lorsque des personnels de ménage avaient été accusés de viol sur un garçon de six ans, puis avait fait boule de neige et d'autres parents avaient dénoncé des abus sexuels sur leurs enfants.

En décembre dernier, cinq membres du personnel de ménage travaillant dans cette école avaient été condamnés dans le cadre de cette affaire. Quatre hommes reconnus coupables d'abus sexuels avaient été condamnés à huit ans de prison, et une femme à sept ans d'emprisonnement pour complicité.