Les fervents soutiens de Narendra Modi ont annoncé jeudi l'annulation de l'inauguration d'un temple édifié en sa faveur après que le premier ministre indien eut dit être «consterné» par cette initiative.

Ces soutiens avaient investi des milliers de dollars dans ce temple installé dans son État du Gujarat et qui abritait une statue imposante du dirigeant nationaliste hindou. L'inauguration était prévue dimanche.

Ils ont finalement décidé de dédier ce temple à «Mother India» après les critiques du premier ministre qui a estimé qu'un tel projet allait à l'encontre des traditions indiennes.

«Nous avions construit ce temple pour exprimer notre amour et notre foi en Modi-ji», a dit le responsable du projet Ramesh Udhad à l'AFP en utilisant un suffixe employé pour exprimer le respect.

«Mais s'il est mécontent ou blessé par notre geste, nous allons enlever sa statue».

L'inauguration a été annulée et la statue, qui le représente vêtu de sa veste caractéristique sans col et d'une écharpe safran, a été recouverte d'une bâche.

«Notre culture ne nous instruit pas de construire de tels temples», a dit Modi dans un tweet jeudi.

«J'ai été consterné. C'est choquant et contraire aux grandes traditions de l'Inde», a-t-il ajouté, invitant ses partisans à concentrer leur énergie sur sa campagne en faveur d'une Inde plus propre.

Les temples dédiés à des personnes en vie sont rares, mais pas inexistants en Inde et l'an dernier des partisans de la dirigeante de l'opposition Sonia Gandhi ont ouvert un temple en son honneur dans le sud du pays.

Ce projet de temple en faveur de Modi intervient à un moment délicat pour le charismatique et autoritaire dirigeant nationaliste hindou dont le parti Bharatiya Janata Party (BJP) a subi un cuisant échec lundi lors de l'élection de l'État de Delhi.

Modi doit aussi faire face à des accusations d'arrogance de la part de l'opposition, en particulier depuis qu'il a porté lors de la visite fin janvier de Barack Obama un costume portant son nom en lettres minuscules qui donnaient l'impression de rayures.

Depuis son élection, il a pris soin de tenir un discours consensuel, mais les propos plus radicaux d'autres responsables nationalistes hindous suscitent les inquiétudes chez certaines minorités religieuses.