Les secours luttaient samedi pour atteindre les zones inondées dans le nord-est de la Malaisie, tandis que le gouvernement était sous le feu des critiques pour avoir tardé à déclarer l'état d'urgence dans ce pays, en proie aux pires inondations depuis des décennies.

Au moins cinq personnes ont été tuées, et plus de 120 000 contraintes de quitter leur domicile en raison de ces inondations monstre provoquées par la mousson, et, selon les services météorologiques, aucun répit n'était à prévoir dans les États de Kelantan, Terengganu et Pahang.

Le premier ministre, Najib Razak, fortement critiqué après la publication dans les réseaux sociaux et les médias de photos le montrant en train de jouer au golf à Hawaï avec le président américain Barack Obama, est arrivé à Kelantan pour diriger les opérations face au sinistre, écourtant ses vacances.

Le vice-premier ministre a admis que les secours devaient faire face à des défis importants, comme des pannes d'électricité et des routes défoncées, et a assuré que les autorités faisaient «au mieux pour assurer l'approvisionnement en nourriture» des personnes en difficulté.

Des hélicoptères militaires et des camions étaient visibles dans la zone de Kota Bharu, capitale de l'État de Kelantan, près de la frontière avec la Thaïlande, mais les opérations de secours étaient entravées par les eaux montant à grande vitesse et des courants forts, tandis que les routes menant aux zones les plus touchées étaient impraticables.

«L'étendue des inondations a pris les autorités totalement de court» a estimé samedi Lim Kit Siang, un député du Parti d'action démocratique (opposition).

Dans l'État de Kelantan, dirigé par le parti islamique panmalaisien (PAS), les personnes, rassemblées dans un centre d'aide bondé à l'extérieur de Kota Bharu, manifestaient leur colère, tandis qu'il continuait à pleuvoir dans les zones avoisinantes.

«Je suis furieuse contre eux (le gouvernement). On se fiche de la politique qu'ils mènent. On veut juste que le gouvernement fasse ce qu'il devrait faire» a déclaré à l'AFP Farhana Suhada, âgée de 23 ans, serrant contre elle son bébé de six mois.

Farhana, qui dû abandonner son foyer quatre jours auparavant en raison de la montée des eaux et figure parmi les 200 personnes ayant trouvé refuge dans une école de deux étages, a précisé qu'elle avait «tout perdu», et qu'il n'y avait pas du tout assez d'eau et de nourriture pour son enfant.

Des victimes des inondations étaient allongées sur le sol, des enfants courant autour.

Les personnes fuyant les zones sinistrées ont reçu aide et soins à l'hôpital de l'Université Sains, situé à Kota Bharu.