La police chinoise est à la recherche d'une centaine de «jeunes mariées» vietnamiennes soudainement disparues après leurs épousailles avec des célibataires chinois de la campagne, a rapporté jeudi la presse officielle.

Il pourrait s'agir d'une énorme «arnaque» montée par un gang bien organisé, chaque célibataire chinois ayant dû s'acquitter de l'équivalent d'au moins 18 000$ si les présentations avec sa promise s'étaient avérées concluantes.

Le déséquilibre démographique homme femme et l'exode rural en Chine ont donné naissance à un fructueux «commerce» conjugal avec les pays du Sud-est asiatique, et le Vietnam en particulier, où, via des entremetteuses, nombre de célibataires des campagnes «achètent» ainsi leurs épouses.

L'affaire s'est déroulée à Quzhou, dans la province du Hebei (nord), où l'entremetteuse, une Vietnamienne d'origine nommée Wu Meiyu, mariée sur place à un Chinois et installée depuis 20 ans, officiait à raison de 100 000 yuans le mariage arrangé, selon le China Daily.

Cette pourvoyeuse a disparu fin novembre en même temps que plus d'une centaine de Vietnamiennes qu'elle avait présentées à leur conjoint depuis le début de l'année, selon le journal.

«Avec les nouveaux moyens de communication, il est facile pour toutes les jeunes mariées de s'en aller en même temps», a commenté un responsable local cité par le journal, qui y voit la main d'un réseau organisé.

En Chine, où 118 garçons naissent pour 100 filles, selon les statistiques officielles, les ruraux célibataires doivent amasser une petite fortune pour attirer une femme, et il peut leur en coûter jusqu'à 400 000 yuans.

Un montant hors de portée pour beaucoup, à l'origine d'un «commerce» international en plein essor, souvent apparenté au trafic d'êtres humains.