Plusieurs centaines d'homosexuels ont manifesté dimanche à New Delhi au cours de la première parade homosexuelle en Inde depuis que la Cour suprême a rétabli une loi datant de la colonisation britannique et faisant de l'homosexualité un crime.

L'un des organisateurs, Shiv Sahu, a expliqué que les manifestants protestaient contre la décision de la Cour suprême qui avait cassé en décembre 2013 un arrêt pris par un tribunal de New Delhi en 2009 qui dépénalisait les relations homosexuelles.

«Il y a beaucoup de frustrations, mais nous n'allons pas retourner en arrière et cacher» notre homosexualité, a ajouté Sahu, 37 ans, qui portait un turban arc-en-ciel.

Selon lui, plusieurs membres de la communauté homosexuelle ont déposé des recours auprès de la Cour suprême demandant l'annulation de la décision maintenant les dispositions du Code pénal de 1860 qui criminalise les relations sexuelles.

Des marches homosexuelles ont déjà été organisées à Bombay et à Bangalore depuis décembre 2013.

La Cour suprême avait estimé que la modification de la loi relevait de la responsabilité du Parlement qui devait légiférer à ce sujet, et non de la justice.

Les relations sexuelles entre homosexuels avaient été dépénalisées en 2009 lorsque la Haute cour de New Delhi avait estimé que l'article du Code pénal criminalisant ces relations constituait une violation des droits fondamentaux garantis par la Constitution.

Anjali Gopalan, fondateur de l'organisation de prévention du Sida Naz Foundation, a souligné que ces décisions de justice contradictoires avaient accru le sentiment d'insécurité et de vulnérabilité au sein de la communauté homosexuelle.

«Ces décisions de justice ont littéralement contraint les gens à de nouveau se cacher après avoir fait leur coming out», a déploré Gopalan.

Les organisations nationalistes hindoues ont notamment stigmatisé les couples homosexuels, affirmant notamment que ces relations étaient pathologiques et qu'il s'agissait d'une importation culturelle occidentale.