Alors que le bilan des morts s'alourdit à la suite des avalanches et du blizzard survenus mardi au Népal, des proches des Québécoises portées disparues n'entretiennent pratiquement aucun espoir de les retrouver en vie. Les trois survivants, réunis à Katmandou, se serrent les coudes.

Une représentante de l'agence de tourisme montréalaise Terra Ultima est arrivée à Katmandou jeudi pour soutenir les trois survivants du groupe de six randonneurs québécois pris dans une avalanche dans la région de Naar-Phu, un secteur vallonneux situé non loin du mont Annapurna, au Népal.

«Pour l'instant, il n'y a rien de nouveau, a dit la guide Julie, jointe alors que la nuit tombait jeudi sur Katmandou, la capitale du Népal. Les recherches en hélicoptère vont se poursuivre demain.»

«Compte tenu de la situation, ça va,  a-t-elle dit à propos des trois survivants. C'est un peu l'état de choc.»

Un peu plus tôt, la randonneuse Sonia Lévêque a raconté le cauchemar qu'elle a vécu sur les ondes de Radio-Canada. Son témoignage corrobore celui du guide  népalais Kusang Sherpa, qui a raconté les circonstances du drame à La Presse mercredi soir.

Mme Lévêque, qui travaille comme conseillère juridique, s'estime chanceuse d'avoir survécu à l'avalanche. Son conjoint fait aussi partie des survivants. Le troisième survivant a perdu sa femme dans l'avalanche (son identité demeure inconnue). La guide Sylvie Marois, 54 ans, et la randonneuse Geneviève Adam, 33 ans, ont aussi été ensevelies sous la neige.

Selon Sonia Lévêque, presque tout le groupe a été emporté par une large et soudaine avalanche de neige mouillée. Les randonneurs qui se trouvaient au centre de la file indienne ont été plus chanceux. «On a été emportés sur une dizaine de mètres et on a été ensevelis jusqu'à la taille », a-t-elle dit. (...) C'était des grosses boules de neige qui nous tombaient dessus. Un moment donné, ça a arrêté.»

Le guide népalais Kusang Sherpa a vérifié s'il entendait ou s'il voyait des survivants au bas de la montagne. « Malheureusement, il y avait à peu près 20 mètres de neige accumulés au bas de l'avalanche, a dit Sonia Lévêque. Il a fallu continuer pour aller se mettre à l'abri. »

«Mouillés et frigorifiés», les trois randonneurs et leur guide ont marché une heure et demie pour atteindre une cabane, où un groupe de Hollandais les a accueillis, nourris et réconfortés. Ces derniers avaient décidé de ne pas partir en raison de la neige.

Sonia Lévêque et son conjoint ne sont pas pressés de partir. Ils veulent soutenir le troisième survivant, qui a perdu sa conjointe.

Des proches en route

Le père de Geneviève Adam s'est envolé vers le Népal jeudi pour suivre l'évolution des recherches. « Ils n'ont pas trouvé le corps, mais c'est ce qui reste à trouver, a dit son oncle, François Adam, qui se fait peu d'illusions sur les chances de la retrouver en vie. Aux dernières nouvelles, ils étaient sur la ligne d'avalanche. »

«Geneviève était une aventurière, a dit François Adam, soulignant que sa nièce avait monté le mont Kilimandjaro l'an dernier. Elle aimait beaucoup les voyages de trek. Elle était dans son élément là-bas. C'est malheureux, mais elle faisait ce qu'elle aimait faire.»

27 victimes

Jeudi, les équipes de sauveteurs ont secouru des dizaines de randonneurs et ont retrouvé une dizaine de corps, portant le nombre des victimes à 27, selon l'Associated Press. Environ 70 personnes sont toujours recherchées sur le parcours de trekking du tour des Annapurnas.

Les autorités népalaises craignent que le bilan s'alourdisse encore.

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Geneviève Adam