Les inspecteurs mandatés par de grandes marques européennes d'habillement ont mis au jour des milliers de manquements à la sécurité dans les ateliers textiles du Bangladesh, au terme de leur campagne d'inspection, ont-ils annoncé mardi.

L'Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, qui regroupe quelque 200 distributeurs européens tels que H&M ou Carrefour, a annoncé avoir découvert environ 80 000 problèmes de sécurité dans les 1106 usines inspectées cette année.

«Nous avons mis en évidence des lacunes en terme de sécurité dans toutes les usines (...) des plus petites aux plus importantes», a dit Brad Loewen, inspecteur en chef de l'Accord.

Ces inspections ont été lancées après le tragique effondrement du complexe du Rana Plaza en avril 2013 qui a fait 1138 morts et plus de 2000 blessés, mettant au jour l'état déplorable des usines textiles au Bangladesh.

Les groupes de distribution ont acquis pour environ 24,5 milliards de dollars de pièces d'habillement au Bangladesh l'an dernier, produites en grande partie dans des usines à risque.

Les manquements à la sécurité vont de l'installation de machines textiles trop lourdes pour les planchers aux câblages électriques défaillants en passant par l'absence d'issues de secours, selon l'inspecteur de l'Accord.

«Plus de 100 usines ont dû réduire la charge» en termes de machines installées, a dit Loewen à l'AFP.

Nombre d'usines doivent maintenant mettre en oeuvre des réparations «coûteuses», selon lui, pour un coût total de plus d'un milliard de dollars.

«Il y a beaucoup à faire pour atteindre les standards de sécurité», ajoute-t-il.

Les fabricants textiles du pays cherchent à obtenir des prêts à bas coût de leurs clients pour réaliser ces travaux et une filiale de la Banque mondiale s'est dite prête à proposer de tels crédits.

Un autre groupement de distributeurs textiles, essentiellement américains (Walmart, Gap), a achevé ses inspections de 587 ateliers en juillet.

Les fabricants textiles ont assuré être satisfaits des conclusions de ces inspections, après avoir exprimé leur inquiétude il y a quelques mois sur les retombées de cette campagne pour leur activité.

«Nous sommes très satisfaits», a dit Shahidullah Azim, vice-président de l'Association des fabricants et exportateurs d'habillement, à l'AFP.

«Après le Rana Plaza, beaucoup de monde a élaboré un scénario noir, estimant que la plupart des usines seraient fermées en cas d'inspection», a-t-il dit.

«Mais ces inspections par les deux groupes de distributeurs n'ont entraîné la fermeture que de 20 usines, soit moins de 1 % de tous les ateliers», a-t-il ajouté.

Grâce à ces inspections, des marques qui avaient tourné le dos au Bangladesh après le Rana Plaza reviennent, selon lui. «Il y a un boom de commandes des distributeurs», dit-il.