Le naufrage du traversier sud-coréen dans lequel plus de 300 personnes avaient péri a été provoqué par une combinaison fatale de facteurs, selon un rapport d'enquête rendu public lundi par le parquet.

Le drame a été provoqué par la surcharge du navire, l'incompétence de l'équipage et des travaux d'agrandissement illégaux, selon ce rapport publié par l'Office suprême des procureurs (SPO). La réponse inadéquate initiale des gardes-côtes explique aussi la lourdeur du bilan, souligne le rapport.

Le Sewol a fait naufrage le 16 avril au large de la pointe sud de la péninsule coréenne, faisant plus de 300 morts, en majorité des écoliers en voyage scolaire.

Ce rapport confirme, comme il l'a été dit lors du procès de l'équipage toujours en cours, que le traversier était surchargé et insuffisamment lesté.

La construction en 2012 de cabines supplémentaires a porté atteinte à la stabilité du navire. «Le traversier avait perdu sa capacité à se maintenir à l'équilibre», a écrit le SPO dans un communiqué de presse.

Au moment de la catastrophe, le Sewol, un bâtiment de 6825 tonnes, transportait 3606 tonnes de fret et de véhicules, soit trois fois la charge maximum recommandée.

Confronté à un fort courant, l'équipage mal formé a voulu virer de bord trop brusquement. «En raison de l'incompétence du timonier, le navire a gîté, ce qui a précipité le chargement d'un côté et le traversier a coulé», dit le rapport.

«Le capitaine n'était pas dans la salle des contrôles et a laissé le timonier à la barre. Sa négligence est en partie responsable» du naufrage, poursuit-il.

Le procès de l'équipage s'est ouvert le 10 juin à Gwangju, à 265 km au sud de Séoul.

Le capitaine du Sewol, Lee Joon-seok, qui doit s'expliquer mardi pour la première fois sur le drame, et trois gradés, accusés d'homicide par négligence, risquent la peine de mort. Les onze autres membres survivants - certains sont morts noyés - répondent de chefs d'accusation moins lourds.

Outre d'avoir abandonné le bateau avec des centaines de personnes à bord, l'équipage est accusé d'avoir donné l'ordre aux passagers de ne pas bouger alors même que le traversier était en train de couler.