Tendant la main vers la Chine, le pape François a insisté pour affirmer que l'Église catholique n'est pas un conquérant, mais un partenaire.

François a souligné les priorités de l'Église en Asie au cours d'une rencontre avec environ 80 évêques du continent. Il les a encouragés à engager des relations avec ceux qui ont des sensibilités culturelles différentes.

Visant les autorités chinoises, le pape a déclaré qu'il espérait que les pays n'ayant pas de relations diplomatiques avec le Saint Siège n'hésiteront à établir un dialogue «pour le bénéfice de tout le monde».

Déviant de son texte, le souverain pontife a ajouté qu'il ne parlait pas uniquement d'un dialogue politique, mais d'un «dialogue fraternel». Il a rappelé que les chrétiens de ces pays n'étaient pas des conquérants venant effacer les identités culturelles existantes. Le plus important, selon lui, est «de marcher ensemble».

Un porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, a dit que les remarques du pape étaient un «signe de bonne volonté» en faveur d'un dialogue avec la Chine et les autres pays asiatiques qui n'ont pas de relations diplomatiques avec le Saint Siège: la Corée du Nord, le Vietnam, le Myanmar, le Laos, le Bhoutan et le Brunei.

La Chine a rompu les relations avec le Vatican en 1951 après l'arrivée au pouvoir des communistes. Ceux-ci avaient instauré une église catholique officielle non reconnue par Rome.  À l'heure actuelle, il y aurait environ 12 millions de catholiques en Chine.

Les relations entre la Chine et le Vatican ont déjà donné des signes d'amélioration. Pékin a donné la permission à l'avion transportant le pape vers la Corée du Sud de survoler la Chine, ce que les autorités chinoises avait refusé d'accorder à Jean-Paul II en 1989. Le pape a transmis ses salutations aux autorités chinoises comme il le fait pour tous les dirigeants d'un pays qu'il survole.

Les autorités chinoises n'ont pas réagi aux derniers propos du pape. La semaine dernière, toutefois, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères avait déclaré au quotidien China Daily que le gouvernement avait noté les bons voeux que lui avait adressés François.

Le souverain pontife a mis un terme à son voyage de cinq jours en célébrant une messe lors de la Journée asiatique de la jeunesse. La cérémonie s'est déroulée dans une forteresse construite au XVe siècle à Haemi, à environ 100 km au sud-ouest de Séoul. Quelque 130 Coréens catholiques ont été tués et torturés aux XVIIIe et XIXe siècles.

Le pape a été accueilli par une foule enthousiaste que la pluie n'avait pas découragée. Toutefois, le ciel s'était déjà éclairci avant le début de la messe.