La Corée du Nord a menacé vendredi de boycotter les Jeux asiatiques de septembre en Corée du sud, accusant Séoul d'avoir provoqué «délibérément» la rupture du dialogue sur la participation de Pyongyang, qui reprenait après cinq mois d'interruption.

Ces Jeux, programmés du 19 septembre au 4 octobre dans la ville portuaire d'Incheon, doivent marquer la première participation de la Corée du Nord à une manifestation sportive internationale depuis près de dix ans.

À Panmunjom, dans la zone démilitarisée entre les deux pays, les délégations se sont séparées sans fixer de nouveau rendez-vous. «Le Sud» a entamé le dialogue en présentant des demandes «absurdes», selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, en contradiction des accords antérieurs, notamment sur le nombre d'athlètes et de «pompom girls» que Pyongyang prévoyait d'envoyer, ainsi que sur la taille du drapeau nord-coréen aux Jeux.

L'attitude de la Corée du Sud constitue un «acte délibéré» destiné à saborder les contacts, affirme KCNA, ajoutant que la Corée du Nord «a fait clairement savoir que si les représentants du Sud persistent dans une telle attitude provocatrice, elle reconsidèrerait fondamentalement sa participation aux Jeux».

Séoul n'a fait aucun commentaire officiel, mais un de ses représentants a fait part, anonymement, de son étonnement devant ce qu'il a qualifié de «départ unilatéral». «Nous n'avons jamais évoqué un problème concernant leur nombre, nous voulions seulement connaître la répartition entre officiels et accompagnateurs», a-t-il expliqué à la presse, concluant que «la Corée du Nord déforme les faits, dans sa tactique de négociation».

Le financement du séjour de l'équipe nord-coréenne semble également en question: selon des médias, Séoul aurait l'intention de revenir sur sa tradition de contribuer aux frais de séjour des délégations étrangères. La Corée du Nord prévoit d'envoyer 150 athlètes et des «pompomgirls».

Panmunjom est le village où a été signé en 1953, par la Corée du Nord, la Chine et l'ONU, l'armistice qui a mis fin de fait à la «Guerre de Corée» entre les deux pays. Mais la Corée du Sud n'a jamais signé cet armistice, aucun traité de paix n'a été ratifié, et les deux parties sont ainsi toujours supposées en guerre.

Pyongyang avait boycotté les JO de Séoul en 1988, mais avait envoyé ses athlètes et leurs accompagnateurs aux Jeux asiatiques de 2002 en Corée du Sud, à Busan.