La BBC a annoncé mercredi le lancement d'un service en thaï sur les réseaux sociaux pour fournir des informations «fiables» aux Thaïlandais, alors que la junte militaire au pouvoir depuis mai a imposé un contrôle strict des médias.

Ces informations thaïlandaises et internationales seront diffusées à partir de jeudi sur Facebook en thaï et en anglais, pour une période initiale de trois mois, a précisé BBC dans un communiqué.

«L'un des principes fondamentaux du World Service est d'apporter des informations impartiales et exactes, à des pays où elles manquent», a expliqué Liliane Landor, responsable du service des langues de BBC World Service.

«Nous pensons que le moment est opportun pour tester un nouveau flux numérique d'informations en thaï et en anglais pour apporter des informations fiables aux habitants de Thaïlande», a-t-elle ajouté.

Le service en thaï de la BBC avait fermé en 2006 après plus de 60 ans d'existence.

Depuis le coup d'État du 22 mai, l'armée thaïlandaise a suspendu la Constitution et largement limité les libertés publiques.

Les militaires ont interdit les manifestations, arrêté des opposants au putsch et mis en place un contrôle strict de la presse, annonçant notamment la création de cinq comités chargés de surveiller les médias nationaux et internationaux, ainsi que les réseaux sociaux.

La diffusion de plusieurs chaînes internationales, dont BBC World News, avait également été suspendue pendant plusieurs jours après le coup d'État.

La junte n'a «aucun problème» avec le nouveau service lancé par la BBC «tant qu'il ne diffuse pas d'informations provocatrices, négatives, ou qui peuvent affecter la stabilité du pays, ou quoi que ce soit qui pourrait créer la confusion», a déclaré à l'AFP son porte-parole Werachon Sukondhapatipak.

«Nous sommes prêts à les aider à mieux comprendre la situation en Thaïlande», a-t-il ajouté.

L'armée a expliqué avoir pris le pouvoir pour restaurer l'ordre public après sept mois de manifestations meurtrières contre le gouvernement de Yingluck Shinawatra, soeur de Thaksin Shinawatra.

Ce dernier, ex-premier ministre renversé par un autre putsch en 2006, reste malgré son exil le facteur de division du royaume.