Le Japon va lever une partie des sanctions unilatérales contre la Corée du Nord dans le cadre des négociations sur les Japonais kidnappés par Pyongyang durant la guerre froide, a annoncé jeudi le premier ministre japonais Shinzo Abe.

«Nous allons lever une partie des mesures prises par le Japon», contre la Corée du Nord, a déclaré M. Abe, expliquant en substance qu'apparemment Pyongyang se conformait à ses engagements dans ce dossier.

La décision japonaise fait suite à une réunion bilatérale mardi à Pékin après que, fin mai, la Corée du Nord a accepté de rouvrir ce dossier en échange de la promesse d'une levée de certaines sanctions par Tokyo.

M. Abe n'a pas précisé quelles sanctions étaient concernées, mais selon certains médias japonais il serait question de lever des restrictions sur les voyages des Nord-Coréens au Japon, ainsi que l'obligation de déclarer au-delà de 100 000 yens (environ 1000$). Les navires enregistrés en Corée du Nord ne se verraient également plus interdits d'entrée dans les ports japonais en cas de force majeure, croit également savoir la presse nippone.

Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshihide Suga, a précisé pour sa part que, suite à la réunion de mardi à Pékin, la Corée du Nord allait mettre en place «à partir de vendredi» le comité d'enquête promis fin mai aux autorités japonaises lors des discussions en Suède qui avaient permis de débloquer le dossier.

Selon le quotidien Nikkei, la partie nord-coréenne a remis mardi à la délégation japonaise une liste «à deux chiffres» de noms de Japonais susceptibles d'avoir été kidnappés.

Elle a également présenté en détail la commission d'enquête spéciale que  va mettre sur pied Pyongyang. Selon un officiel japonais participant et cité par la presse nippone, elle sera présidée par un proche conseiller du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

Tokyo n'a jamais voulu considérer ces enlèvements comme une «affaire classée» et depuis des années en fait une condition sine qua non pour une éventuelle normalisation avec la Corée du Nord.

Mais jusque-là, la Corée du Nord considérait que la question des enlèvements, portant sur 13 personnes selon elle, avait déjà été résolue avec le retour au Japon de cinq détenus et l'annonce que les huit autres étaient morts. Mais Tokyo, qui parle d'au moins 17 kidnappés, ne s'est jamais satisfait de ces explications avancées, selon le Japon, sans preuves.

La rencontre de Stockholm constituait le premier contact direct entre diplomates des deux pays depuis une réunion en Chine en mars qui avait mis fin à une période de 16 mois sans aucune communication.

Les discussions de mardi dernier ont été compliquées par de récents tirs de missiles par la Corée du Nord, que les diplomates japonais ont d'emblée condamnés.