Les musulmans ont commencé dimanche à célébrer le ramadan dans la plupart des pays d'Asie comme l'Indonésie où des menaces de radicaux d'attaquer des bars «impurs» n'ont pas empêché les partisans de regarder le Mondial de soccer.

En Indonésie, le plus grand pays musulman au monde avec 225 millions de fidèles sur une population de 250 millions, des groupes islamistes radicaux ont menacé d'attaquer des bars qui continuent de vendre de l'alcool - dont la consommation est interdite par la loi islamique - ou restent ouverts tard la nuit pendant le ramadan.

Le chef du Front des défenseurs de l'islam dans la capitale Jakarta, Salim Alatas, avait annoncé que son groupe «surveillerait toute activité immorale pendant le ramadan: si les représentants de l'ordre public ne font rien contre les activités immorales, nous ferons tout ce que nous pouvons pour y mettre fin, avec nos propres méthodes», avait-il prévenu.

Mais ces menaces ont eu peu d'impact dans ce pays musulman modéré, où le football est très populaire. Les amateurs et partisans du ballon rond ont donc afflué dans des bars de Jakarta remplis d'Indonésiens et d'expatriés. Ils se sont enthousiasmés devant des écrans de télévision diffusant les matches des huitièmes de finale du Mondial au Brésil dans la nuit de samedi à dimanche, à une heure tardive en raison du décalage horaire, ont constaté des correspondants de l'AFP.

«Pour moi, le jeûne n'affecte pas vraiment mon enthousiasme pour la Coupe du monde de soccer», a déclaré Intania Permata, un étudiant de 22 ans, qui a regardé le match à suspense Brésil-Chili dans un bar-restaurant sud-américain à Jakarta.

Même enthousiasme chez Setiadi Putra, 27 ans, estimant qu'à mesure que la finale du Mondial approche, la fièvre va continuer d'attirer de nombreux amateurs de ballon rond dans les bars pendant le mois du ramadan.

Outre l'Indonésie, le ramadan dans le monde musulman en Asie a commencé également en Malaisie, en Afghanistan, aux Philippines ou encore au Sri Lanka.