Un haut responsable du parti du premier ministre indien, interrogé sur le récent viol en réunion et le meurtre de deux adolescentes, a estimé que les viols survenaient «par accident».

«Ces incidents ne se produisent pas délibérément. Ils surviennent par accident», a déclaré Ramsevak Paikra, ministre de l'Intérieur de l'État de Chhattisgarh (centre), et membre du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou.

Paikra a depuis affirmé que ses propos, pourtant diffusés à la télévision, avaient été déformés.

Ses remarques font écho aux déclarations du ministre de l'Intérieur de l'État du Madhya Pradesh, Babulal Gaur, également membre du BJP, selon lesquelles les viols sont «parfois condamnables, parfois non».

Il réagissait au viol et au meurtre fin mai de deux filles de 12 et 14 ans dans l'Uttar Pradesh (nord).

Le calvaire des deux jeunes filles a fait les gros titres de la presse indienne et internationale, un an et demi après le viol en réunion d'une étudiante de la classe moyenne à Delhi, qui avait succombé à ses blessures.

Les violences sexuelles n'ont pas été endiguées en dépit d'un durcissement de la loi après le crime de New Delhi qui avait suscité une vague d'indignation.

Narendra Modi, qui s'est engagé à lutter contre les violences faites aux femmes, ne s'est toujours pas exprimé sur la mort des deux adolescentes, de basse caste, pendues à un arbre.

Elles ont été agressées alors qu'elles se rendaient dans un champ pour aller aux toilettes, dans l'obscurité, car leur logement ne possède pas de latrines.

Pour les défenseurs des droits des femmes, ce dernier épisode de violence prouve que les autorités de l'Uttar Pradesh n'agissent pas sérieusement contre les crimes sexuels. Cinq hommes ont été arrêtés dans cette affaire et une enquête de la police fédérale a été ordonnée.

Interrogé par une journaliste la semaine passée sur le nombre de viols dans l'Uttar Pradesh, le chef de l'exécutif de l'État Akhilesh Yadav a répondu: «vous n'avez pas été violée n'est-ce pas? C'est exact? Très bien. Merci».

Le chef du parti au pouvoir dans cet État, Mulayam Singh Yadav, qui est le propre père du chef de l'exécutif, avait déclenché une polémique pendant la campagne pour les législatives en se déclarant hostile à la condamnation à mort pour viol. «Les hommes sont les hommes», avait-il plaidé.

Les deux hommes ont été critiqués pour ne pas avoir rendu visite aux familles des victimes dans le village de Katra Shahadatganj où les deux agressions ont eu lieu.