Les équipes de secours devraient mettre fin aux opérations de recherches dans le traversier sud-coréen qui a fait naufrage d'ici ce week-end, ont annoncé mercredi les autorités, trois semaines après le drame qui a fait plus de 300 morts, en large majorité des lycéens.

Lors d'une réunion de cabinet, le premier ministre Chung Hong-Won a déclaré que tous les efforts devaient être entrepris pour «boucler les recherches d'ici au 10 mai, afin de contribuer à apaiser les souffrances des familles des disparus».

Le Sewol a chaviré mercredi 16 avril à 9h00 du matin avec 476 personnes à bord, dont 325 lycéens d'une école du sud de Séoul. Le naufrage a fait 302 morts ou disparus, dont 280 lycéens.

Il reste 33 corps à récupérer. Les conditions dans lesquelles les plongeurs travaillent à l'intérieur du traversier immergé sont dures - courants violents, visibilité quasi nulle - et l'un d'eux est mort mardi.

Les autorités ont indiqué dès le début que l'épave ne serait redressée que lorsque tous les cadavres auront été récupérés, par égard pour les familles. Mais plusieurs corps ont été retrouvés à des km du site du naufrage malgré l'installation de filets autour du traversier.

On ignore donc combien de corps sont encore coincés dans le Sewol.

Le premier ministre avait démissionné après la vague de critiques dans le pays sur le laxisme des réglementations pour le transport maritime des passagers, mais il a accepté de rester à son poste jusqu'à la fin des opérations de recherches.

La position de premier ministre en Corée du Sud est largement honorifique et sa démission a été perçue comme un geste pour apaiser l'opinion révoltée, révoltée par ce drame qui a coûté la vie à près de 300 adolescents, et par le laxisme des mesures de sécurité.

Les 15 membres d'équipage survivants ont été arrêtés et placés en détention après avoir abandonné le navire alors que des centaines de passagers étaient pris au piège.

Les procureurs chargés des investigations ont aussi arrêté trois cadres dirigeants de la compagnie de traversier Chonghaejin Marine Co qui devront répondre de l'excès de cargaison du navire qui pourrait expliquer sa soudaine inclinaison et son naufrage.

Selon l'agence de presse Yonhap, qui cite les enquêteurs, le Sewol n'avait emporté que 580 tonnes d'eau de ballast, à peine 40% du tonnage réglementaire, afin de faire de la place pour du fret.

L'équilibre du traversier était d'autant plus compromis que des cabines y avaient été illégalement ajoutées sur plusieurs ponts en 2012.