Les États-Unis surveillent «de très près» les activités de Pyongyang, a déclaré mardi la Maison-Blanche, après que la Corée du Sud eut évoqué des indices d'un possible quatrième essai nucléaire à l'approche d'une visite de Barack Obama dans la région.

«La Corée du Nord est coutumière des actes de provocation, et nous avons toujours à l'esprit la possibilité de voir de tels actes se produire», a indiqué le porte-parole de la présidence américaine, Jay Carney.

M. Carney, qui s'exprimait face aux journalistes dans l'avion présidentiel Air Force One faisant route vers l'Asie où M. Obama va entamer une tournée d'une semaine, a aussi noté que les éventuelles activités nucléaires de Pyongyang «auraient lieu en violation de nombreux engagements liant la Corée du Nord».

«Malheureusement, ils (les Nord-Coréens) l'ont fait de nombreuses fois», a ajouté M. Carney, en refusant de se prononcer sur la validité des informations de la Corée du Sud sur une hausse de l'activité sur le site des tests nucléaires côté Nord.

Plus tôt mardi, le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense avait affirmé que l'armée percevait «actuellement beaucoup d'activité sur et autour du site d'essais nucléaires de Punggye-ri».

«Nous surveillerons (ces activités) de très près», a souligné M. Carney.

Un institut universitaire américain spécialisé dans les études coréennes a de son côté indiqué avoir remarqué de «nouvelles opérations» à Punggye-ri, en analysant des photos de satellites d'observation commerciaux.

Ces photos prises entre mars et samedi dernier montrent que des caisses et des matériaux ont notamment été déplacées à proximité du site, a précisé l'institut américano-coréen de l'école de relations internationales de l'université Johns-Hopkins, sur son site internet «38 north».

Ce genre d'activités, a toutefois noté l'institut, n'est «pas au niveau» des préparatifs observés avant les essais nucléaires précédents. Il pourrait s'agir «du début de préparatifs pour un essai», mais aussi «d'opérations d'entretien après un long hiver».

M. Obama est attendu à Séoul vendredi, dans le cadre d'une tournée en Asie qui le mènera aussi au Japon, en Malaisie et aux Philippines.

Pyongyang a vertement critiqué lundi la visite de M. Obama, un geste «dangereux» susceptible de provoquer une escalade des tensions et d'accumuler «les nuages sombres de la course à l'armement nucléaire» sur la péninsule coréenne.

La Corée du Nord a procédé à trois essais nucléaires: en octobre 2006, mai 2009 et février 2013, des tests interdits par l'ONU et qui conduisent chaque fois à un alourdissement des sanctions internationales.