Des plongeurs ont retrouvé 13 corps de l'épave d'un traversier, portant à 46 le bilan officiel des victimes du naufrage au large de la Corée du Sud qui a fait au moins 300 morts ou disparus, ont annoncé les autorités dimanche.

Des responsables ont indiqué, dimanche, que les dépouilles avaient été repérées après que les plongeurs eurent réussi à entrer à l'intérieur du traversier après trois jours de tentatives infructueuses, en raison du courant trop fort et de la mauvaise visibilité causée par une météo inclémente.

Tard samedi, des plongeurs ont fracassé un hublot du traversier et ont d'abord retrouvé trois corps, a fait savoir dimanche Kim Kwang-hyun, de la Garde côtière. Il appert qu'il s'agissait des trois premières dépouilles retracées à l'intérieur du navire depuis son naufrage, mercredi. Plus tard dimanche, les autorités ont confirmé avec découvert dix autres corps.

Il n'avait pas été possible, dimanche, de préciser exactement comment les plongeurs sont parvenus à entrer à l'intérieur du navire, pas plus que l'identité des victimes retrouvées et l'endroit précis où elles se trouvaient. Des responsables gouvernementaux ont déclaré que les corps ont été trouvés à l'intérieur du traversier, sans fournir d'autres informations.

Au total, 256 personnes, la plupart des élèves d'une école secondaire en voyage scolaire, manquent à l'appel. Les secouristes ont retrouvé 174 survivants.

Le capitaine et les deux membres d'équipage ont été filmés par les caméras de télévision dans le poste de police de Jindo. L'homme a tenté d'expliquer les motifs de sa décision --fatale-- d'avoir retardé l'évacuation après l'immobilisation du bateau à la suite d'un choc.

Les 476 personnes à bord ont reçu l'ordre de ne pas bouger de leur siège, pendant plus de 40 minutes, selon les témoignages des rescapés.

Lorsque le traversier a commencé à se coucher sur le côté, il était trop tard, les passagers ne parvenant pas à ramper le long des couloirs, alors que l'eau s'engouffrait.

«À ce moment-là (pendant les 40 minutes après le choc: ndlr), les bateaux de secours n'étaient pas arrivés. Il n'y avait pas non plus de bateaux de pêche, ou d'autres embarcations pour aider», a-t-il dit, la tête baissée, recouverte d'une capuche.

«Les courants étaient violents et l'eau était très froide dans cette zone», a-t-il ajouté. «J'ai pensé que les passagers seraient emportés et se trouveraient en difficulté s'ils évacuaient dans le désordre».

Aucun rescapé n'a été retrouvé depuis la matinée de mercredi. Les 174 survivants ont été récupérés très rapidement après le naufrage, en mer ou alors qu'ils sautaient du traversier s'enfonçant dans les flots.

«Passé aujourd'hui, ce sera fini»

Le traversier transportait 476 personnes dont 352 lycéens de l'école Danwon d'Ansan, une localité située au sud de Séoul, en voyage scolaire. L'adjoint au directeur de l'établissement, qui avait survécu, a été retrouvé pendu vendredi, vraisemblablement un suicide.

«Survivre seul est trop difficile... J'endosse toute la responsabilité», indique une lettre retrouvée dans son portefeuille, selon les médias locaux.

Des centaines de proches de passagers, rassemblés  dans le gymnase de Jindo ont accusé les autorités et les secours d'incompétence et d'indifférence.

«Nous n'avons vraiment plus beaucoup de temps. Beaucoup pensent que c'est le dernier jour possible pour retrouver vivants des passagers», a déclaré Nam Sung-Won, dont le neveu de 17 ans était à bord. «Passé aujourd'hui, ce sera fini».

Quelques pères et mères acceptaient des prélèvements de salive, pour faciliter l'identification des corps, mais beaucoup s'y refusaient encore, s'accrochant à un dernier espoir.

La Corée du Sud, pays moderne, développé et grande nation industrielle (chantier naval, smartphones...) s'interroge sur sa capacité à assurer la sécurité de ses enfants.

- Avec Associated Press