Les cinq humanitaires maliens, libérés par l'armée française après plus deux mois aux mains de jihadistes dans le nord du Mali, ont été remis vendredi aux autorités maliennes à Gao (nord-est), a rapporté la télévision publique malienne ORTM.

Les ex-otages, qui avaient été enlevés le 8 février, tous des Maliens, dont quatre sont des employés du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), n'ont pas fait de déclaration, selon les images diffusées par l'ORTM.

Selon la télévision, «la joie et le soulagement étaient visibles sur leurs visages» au cours de la cérémonie au siège du gouvernorat de Gao en présence notamment de trois ministres maliens et de l'ambassadeur de France à Bamako.

Les cinq personnes libérées «n'avaient d'autre ambition que l'humanitaire au profit de leurs concitoyens en leur apportant secours et assistance. (...) Elles se sont engagées à servir leurs prochains et c'est sur le chemin de ce sacerdoce que leur destin a croisé le chemin de gens sans foi ni loi», a déclaré le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, le général, Sada Samaké, qui a présidé la cérémonie.

«Pendant plus de deux mois, presque dans l'anonymat, elles ont subi la faim, la soif et l'humiliation (de la part) de leurs geôliers», a ajouté M. Samaké, qui était accompagné de ses homologues Soumeylou Boubèye Maïga (Défense et Anciens combattants) et Hamadou Konaté (Solidarité, Action humanitaire et Reconstruction du Nord).

Les quatre membres du CICR et un vétérinaire d'une autre organisation humanitaire faisaient le trajet entre Kidal (extrême Nord-Est du Mali) et Gao lorsque la Croix-Rouge a perdu le contact avec leur véhicule le 8 février.

Le 11 février, un responsable du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a affirmé à l'AFP que son groupe avait enlevé les cinq hommes.

Le Mujao fait partie des groupes liés à Al-Qaïda qui ont occupé le nord du Mali pendant près de dix mois entre 2012 et 2013, avant d'en avoir été en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée début 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours.

Jeudi, les présidences française et malienne ont annoncé la libération des cinq humanitaires. Le CICR a précisé qu'ils avaient été délivrés «au hasard d'une opération militaire menée par les forces françaises dans le nord du pays».

«Le CICR, malgré ces événements, ne va pas (réduire) ses efforts au Mali», a affirmé son responsable dans le pays, Christophe Luedi, également présent vendredi à Gao.