Un tribunal indien a condamné à mort trois hommes vendredi pour deux viols en réunion, en vertu d'une loi durcie l'an dernier qui permet de condamner à la peine capitale en cas de viols répétés.

Les trois hommes ont été condamnés par un tribunal de Bombay pour deux viols en réunion commis en juillet et août 2013 dans une usine désaffectée de la ville. L'une de ces agressions avait visé une photojournaliste et suscité une vive émotion.

Mohammed Salim Ansari, 28 ans, Vijay Mohan Jadhav, 19 ans, et Mohammed Kasim Hafeez Shaikh, 21 ans, avaient été reconnus coupables le mois dernier au terme d'une procédure judiciaire accélérée.

Ils ont été condamnés à la perpétuité pour le viol en réunion d'une télé-opératrice de 18 ans.

Ils ont surtout été condamnés à mort pour viols répétés, des faits désormais passibles de la peine capitale depuis le durcissement de la loi en 2013. Cette loi avait été modifiée à la suite du viol en réunion et de la mort d'une étudiante à New Delhi qui avait suscité une immense indignation en Inde fin 2012.

«Aucune tolérance ne doit être permise pour de tels faits», a déclaré le juge Shalini Phansalkar Joshi au moment de prononcer les condamnations.

«Un message clair et fort doit être adressé à la société», a-t-il ajouté.

Le procureur Ujjwal Nikam a confirmé à l'AFP qu'il s'agissait de la première application de cette loi dans sa nouvelle mouture.

Deux autres hommes ont été condamnés à la perpétuité, mis en cause chacun dans l'une des deux agressions.

La police a décrit les agresseurs de la photojournaliste comme des jeunes en décrochage scolaire, leurs voisins assurant qu'il s'agit d'un groupe de jeunes connu pour de petits larcins et habitués à boire.

Parallèlement dans le Kerala (sud), 24 hommes ont été condamnés à de la prison ferme pour le viol à répétition pendant 40 jours d'une élève de 16 ans, enlevée dans son école en 1996.

Ces condamnations sont intervenues à l'issue d'un marathon judiciaire, les accusés ayant été dans un premier temps tous blanchis sauf un en 2005 avant que la Cour suprême ordonne un nouveau procès.

La victime «n'avait aucune chance d'échapper» à ses agresseurs, a dit le juge K.T. Sankaran.

La mort de l'étudiante violée en réunion fin 2012 à Delhi avait provoqué une prise de conscience d'une partie de la population et de la classe politique, entrainant un durcissement de la loi. Quatre hommes ont été condamnés à mort en septembre pour ce viol.