Le Japon et la Corée du Nord ont tenu dimanche leurs premiers pourparlers officiels à un niveau gouvernemental depuis plus d'un an, après une concession de Pyongyang dans l'affaire des Japonais kidnappés dans les années 70 et 80.

Cette rencontre de deux jours à Pékin se déroule après une rencontre informelle entre les diplomates des deux pays, en marge d'une conférence humanitaire dans la ville chinoise de Shenyang (nord-est).

«Nous voudrions avoir des discussions sérieuses et franches à propos de plusieurs sujets concernant les deux parties en présence», a déclaré Junichi Ihara, responsable des questions liées à l'Asie et l'Océanie au sein du ministère japonais des Affaires étrangères.

«Nous voulons faire des efforts afin de progresser vers une solution», a-t-il ajouté sur la chaîne de télévision NHK.

«J'ai exactement les mêmes intentions», a répondu Song Il-Ho, le responsable nord-coréen chargé de la normalisation des liens avec le Japon, selon l'agence japonaise Kyodo.

À l'ambassade nord-coréenne à Pékin, où les discussions se déroulent, Song Il-Ho a déclaré espérer que les relations entre les deux pays allaient se diriger «dans la bonne direction», selon Kyodo.

Les discussions entre Tokyo et Pyongyang ont été suspendues en décembre 2012 alors que le Nord avait lancé une fusée, un geste assimilé par la communauté internationale à un tir de missile à longue portée, interdit par l'ONU.

Les relations entre la Corée du Nord et le Japon, allié des Américains, n'ont jamais été chaleureuses.

Mais le Japon avait été révolté lorsque Pyongyang avait reconnu en 2002 avoir enlevé treize Japonais dans les décennies 1970-1980, dont huit seraient décédés selon le Nord. Les cinq autres sont rentrés dans leur pays natal en 2002.

Début mars, les parents d'une Japonaise kidnappée en 1977 et morte depuis selon Pyongyang, avaient pu rencontrer en Mongolie, en terrain neutre, leur petite-fille née en Corée du Nord et aujourd'hui âgée de 26 ans.

La réunion des parents de Megumi et de leur petite-fille a, selon le ministère japonais des Affaires étrangères, marqué une évolution positive des relations tendues entre les deux gouvernements.

Le Japon souhaite en savoir plus sur l'enlèvement de ses ressortissants utilisés comme enseignants de langue et culture nippones afin de former des espions nord-coréens. Tokyo pense qu'il reste des survivants et le nombre des personnes kidnappées est bien plus élevé que ne l'assure le Nord.