Les appareils qui ont fouillé les confins de l'océan Indien à la recherche de possibles débris de l'avion de la Malaysia Airlines sont rentrés bredouilles, a indiqué vendredi le premier ministre intérimaire de l'Australie, Warren Truss.

Une vaste opération internationale a été lancée pour retrouver le Boeing 777 et ses 239 passagers qui manquent à l'appel depuis maintenant près de deux semaines. Les avions tentaient de repérer des objets flottants de taille importante aperçus par satellite au sud-ouest de l'Australie, environ à mi-chemin entre la côte australienne et l'Antarctique.

«Les dernières informations que j'ai reçues sont que rien d'importance n'a été identifié lors des recherches d'aujourd'hui mais le travail se poursuivra», a dit M. Truss, qui occupe le poste de premier ministre sur une base intérimaire pendant que le premier ministre Tony Abott se trouve en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

M. Truss a expliqué que les recherches ont été compliquées par le mauvais temps et par le fait que les images-satellite étaient vieilles de cinq jours. «Donc quelque chose qui flottait à la surface de la mer à ce moment (...) peut avoir coulé au fond. Il est aussi certain que des débris ou d'autres objets se seraient déplacés sur une grande distance pendant cette période, possiblement sur des centaines de kilomètres», a-t-il ajouté.

M. Truss a révélé aux journalistes que deux avions chinois sont attendus à Perth, samedi, pour se joindre aux opérations de recherche, tandis que deux appareils japonais arriveront dimanche.

Une petite flotille de navires qui fait route de la Chine vers l'Australie n'arrivera pas à bon port avant plusieurs jours.

«Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir, nous consacrons toutes les ressources possibles et nous n'abandonnerons pas tant que toutes les options n'auront pas été épuisées, a dit M. Truss. Nous ne pouvons être certains que les objets aperçus sont des débris de l'avion (mais) c'est essentiellement la seule piste dont nous disposons actuellement.»

La zone à fouiller dans le sud de l'océan Indien est si reculée que les avions mettent quatre heures pour s'y rendre et quatre heures pour revenir, ce qui ne leur laisse qu'environ deux heures pour chercher.

La météo s'est améliorée depuis jeudi, mais des nuages recouvraient toujours le secteur où se rendent les avions, à environ 2300 kilomètres de l'ouest de l'Australie. Les avions y retourneront samedi, mais la zone sera légèrement modifiée pour tenir compte du déplacement de l'eau.

Les autorités ont indiqué qu'elles se fieront de plus en plus aux yeux humains, et moins aux radars, pour repérer les débris.

«Puisque nous n'avons pas obtenu d'échos radar hier, nous avons réorganisé la recherche pour être visuelle. Donc les appareils volent relativement bas, et des observateurs experts et très bien entraînés regardent par la fenêtre à la recherche d'objets», a dit un dirigeant de l'Agence australienne de sécurité maritime, John Young.

Le vaisseau-cargo norvégien Hoegh St. Petersburg et son équipage de 20 marins philippins se trouvent aussi dans la région. Un autre navire commercial et un vaisseau de la marine australienne sont également en chemin.

Trois navires de guerre chinois font route vers le secteur, en plus du brise-glace Dragon des neiges, selon la télévision chinoise officielle. Le brise-glace se trouvait à Perth au terme d'une mission en Antarctique, en janvier.

«C'est à peu près l'endroit le plus inaccessible qu'on puisse imaginer sur la face de la Terre, mais s'il y a quelque chose là, nous allons le trouver, a dit le premier ministre Abbott. Notre devoir envers les familles (des passagers disparus) ne nous permet pas de faire moins.»

Des satellites commerciaux sont en voie d'être repositionnés au-dessus de la zone en question, dans l'espoir d'obtenir des images de plus haute résolution.

Des experts doutent toutefois que les objets photographiés par le satellite soient des débris de l'avion et font remarquer que seuls les sièges et les bagages ont tendance à flotter si l'appareil s'est désintégré. Les ailes peuvent aussi flotter pendant quelques semaines, mais uniquement si les réservoirs de carburant étaient vides et qu'ils ne se sont pas remplis d'eau.

Le vol MH370 a disparu peu après son décollage de Kuala Lumpur; il transportait 239 personnes, dont 154 Chinois, qui devaient se rendre à Pékin.